Le groupe bancaire américain JPMorgan Chase (JPM) n'a pas besoin de lever de fonds propres additionnels, a assuré lundi son PDG Jamie Dimon, après avoir pris connaissance des résultats des «tests de résistance» imposés par l'État sur son établissement.

«Je ne pense pas que nous ayons besoin de lever du capital», a déclaré M. Dimon lors d'une conférence d'analystes, mais sans révéler de détails sur les résultats de ces audits qui doivent êtes rendus publics jeudi.

«Nous attendons l'accord des autorités de régulation pour rembourser le TARP (aide fédérale reçue dans le cadre du plan de sauvetage du secteur financier), et pouvons le faire aussi tôt que possible», a-t-il ajouté.

Alors que la banque d'affaires Goldman Sachs a décidé de faire appel au marché pour 5 milliards afin de rembourser au plus tôt 10 milliards d'aide fédérale, M. Dimon avait déjà écarté mi-avril l'idée d'une opération similaire chez JPMorgan pour s'acquitter des 25 milliards qui lui ont été alloués.

Cette déclaration intervient après les affirmations du Financial Times publiées dimanche, selon lesquelles une autre grande banque américaine, Bank of America (BofA), cherchait à lever 10 milliards de dollars de capitaux supplémentaires pour tenir compte des injonctions des pouvoirs publics.

L'établissement a nié lundi nourrir un tel projet, rappelant que «la Réserve fédérale n'a pas communiqué de chiffre définitif».

Le Financial Times rapportait également que BofA, mais aussi Citigroup, Wells Fargo et PNC Financial, allaient tenter lundi de convaincre les autorités «que les conclusions des 'tests de résistance' concernant leur santé financière étaient trop pessimistes».

Contacté par l'AFP, Wells Fargo n'a pas souhaité commenter l'information.

De son côté, Jamie Dimon a estimé lundi que la situation de nombreux établissements restait fragile: «Il y encore beaucoup trop de banques aux États-Unis (...) Certaines sont bonnes dans ce qu'elles font, mais beaucoup ne seront pas capables de survivre, et je crois que vous allez assister à une consolidation (du secteur)», a souligné M. Dimon.

JPMorgan va participer à cette consolidation et même l'«accélérer», a-t-il ajouté. Alors que la banque a racheté à l'automne dernier sa concurrente Washington Mutual, il n'a pas exclu de nouvelles acquisitions. «Les grandes banques vont continuer à conquérir des parts de marché», a-t-il déclaré.

M. Dimon a reconnu examiner «les opportunités croissantes» de développement à l'étranger, citant le Brésil, l'Inde ou encore la Chine.

Le responsable s'est par ailleurs élevé contre «la fausse idée selon laquelle les banques ne prêtent plus»: «Si vous regardez les banques, chacune vous le dira, elles prêtent aux emprunteurs qualifiés», a-t-il expliqué, assurant que JPMorgan distribuait en prêts 2 milliards de dollars par jour.

JPMorgan avait fait état le 16 avril d'un bénéfice net de 2,14 milliards de dollars au premier trimestre, largement supérieur aux attentes, ses performances en banque d'investissement ayant permis d'éponger la forte hausse de ses provisions en banque de détail.

Peu avant 14h00, l'action JPMorgan progressait de 5,60%, à 34,31 dollars. Wells Fargo bondissait de 14,84%, à 22,52 dollars, alors que Bank of America gagnait 10,80%, à 9,64 dollars.