Le PDG de Bank of America, Ken Lewis, devrait obtenir mercredi la réélection du conseil d'administration, mais une proposition visant à séparer les fonctions de directeur général et de président pourrait le contraindre à abandonner celle-ci.

C'est ce que rapporte le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier.La proposition d'une séparation des fonctions à la tête du groupe aurait recueilli l'approbation d'un peu plus de la moitié des 75% de votes d'actionnaires déjà comptabilisés, selon un article du quotidien financier mis en ligne à quelques heures de l'assemblée générale de la banque.

«Lorsque le soleil se lèvera jeudi matin, nous prévoyons que (M. Lewis) sera directeur général, membre du conseil d'administration et, nous espérons, président», mais «nous respecterons la direction indiquée par les actionnaires», a déclaré au journal un porte-parole de Bank of America.

Reprochant aux dirigeants de l'établissement d'avoir camouflé l'ampleur des pertes de la banque d'affaires Merrill Lynch avant son rachat par BofA au 1er janvier, plusieurs gros actionnaires ont publiquement réclamé la tête de M. Lewis.

Le fonds de pension californiens CalPERS, qui a, avec un autre fonds, pris la tête de procédures judiciaires intentées en nom collectif à l'encontre de M. Lewis, a notamment indiqué mardi qu'il voterait contre le renouvellement des administrateurs de la banque, y compris de son président.

L'assemblée générale intervient dans un contexte d'autant plus tendu que le Wall Street Journal a révélé mardi que la Réserve fédérale américaine (Fed), en se fondant sur les résultats des «tests de résistance» menés par les autorités, jugeait nécessaire un renforcement du capital de la banque.