Un yacht appartenant à Bernard Madoff a été saisi mercredi en Floride, tandis qu'un fonds «rabatteur», qui a alimenté en milliards de dollars la société de conseil en investissement du financier américain déchu, a été accusé de fraude.

Des vedettes de la police financière, chargée des saisies de biens, ont accosté le «Bull», un bateau de 16,8 mètres de long, dans un mouillage en Floride (sud-est), selon des images de la chaîne de télévision NBC. Un bateau plus petit a également été arraisonné.

Par ailleurs, le groupe «Fairfield Greenwich» a été accusé par des régulateurs boursiers dans le Massachusetts (nord-est) d'avoir menti à ses clients sur les montants des revenus assurés par les investissements réalisés dans la société de Madoff.

Fairfield «a complètement ignoré ses obligations à l'égard des investisseurs et ces négligences ont atteint le niveau d'une fraude», lit-on dans le document.

Le groupe a apporté plus de 7 milliards de dollars en investissements de clients divers chez Madoff, ajoute la plainte.

Le cabinet Fairfield touchait jusqu'à 100 millions de dollars annuels en honoraires liés aux affaires qu'il procurait à Bernard Madoff. Un des fondateurs de Fairfield, Jeffrey Tucker, a admis avoir gagné à lui seul 100 millions de dollars en 10 ans.

Pour la seule année 2007, Tucker avait empoché 30 millions et un autre partenaire du groupe plus de 45 millions, toujours exclusivement liés aux rétributions de Madoff.

«Fairfield et tous ses employés assurent qu'ils n'avaient aucune idée des fraudes que commettait Madoff, et qu'ils pensaient qu'il était tout simplement brillant», ont rapporté les enquêteurs.

«Aveuglés par les sommes gagnées, ils n'ont pas effectué les vérifications qu'ils auraient dû faire», ont-ils ajouté.

Bernard Madoff, 70 ans, a plaidé coupable de 11 chefs d'inculpation de fraudes. Arrêté le 11 décembre et placé en détention depuis le 12 mars, il a orchestré pendant des décennies une gigantesque escroquerie dite «schéma de Ponzi», portant selon ses estimations sur quelque 50 milliards de dollars.

La sentence doit être prononcée le 16 juin et l'ancien homme d'affaires risque jusqu'à 150 ans de prison.