L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a annoncé mardi qu'elle dégradait d'un cran la note de dette à long terme de Bank of America, de «A+» à «A», avec une perspective négative, en raison de «pressions sur les bénéfices» dues à la crise économique.

«Nous pensons que la faiblesse économique va persister et que les pressions sur les bénéfices seront plus intenses que nous ne l'anticipions encore le 19 décembre, la dernière fois que nous avions dégradé Bank of America», a déclaré l'analyste de Standard and Poor's John Bartko, cité dans un communiqué.

Il a précisé que la qualité d'emprunteur de la banque de Charlotte (Caroline du Nord, sud-est) avait empiré en raison de son exposition aux crédits à la consommation, et que les résultats pourraient souffrir de nouvelles dépréciations d'actifs liées à l'acquisition ces derniers mois de Countrywide et de Merrill Lynch.

Enfin, S&P discerne un «potentiel» pour que les prochains résultats de la banque soient «substantiellement pires» qu'elle ne le prévoit jusqu'à présent, ce qui pourrait exiger une nouvelle aide gouvernementale, voire la participation des créanciers à des mesures de restructurations.

L'agence a également mis en exergue la probabilité d'une réduction ou d'une suppression du dividende.

«La direction de Bank of America pourrait décider son option de ne pas payer de dividende, soit de sa propre initiative soit à la demande des autorités de régulation», souligne S&P, en rappelant que Citigroup a déjà annoncé qu'elle verserait à ses actionnaires un dividende d'un cent seulement.

Il y a une dizaine de jours le PDG de BofA, Ken Lewis, avait déclaré que son établissement n'aurait pas besoin d'aide gouvernementale supplémentaire

Mais en présentant les résultats annuels en janvier, il avait évoqué un scénario marqué par plusieurs trimestres de pertes «supérieures ou égales» à celles du quatrième trimestre (-1,7 milliard de dollars).

L'action de Bank of America perdait 0,28% à 3,62 dollars vers 15h30.