Le secteur financier a supprimé au moins 325 000 emplois dans le monde depuis août 2007 et la tendance devrait se confirmer dans les prochains mois, selon un rapport publié lundi par l'Organisation international du travail (OIT).

«On peut s'attendre à ce que les pertes d'emplois augmentent encore plus vite alors que l'économie mondiale s'enfonce toujours plus dans la récession et que les institutions financières subissent de plus importantes dépréciations d'actifs», a averti une responsable de l'OIT, Elizabeth Tinoco.

Les suppressions de près de 130 000 emplois, soit 40% du total, ont été annoncées durant la seule période d'octobre 2008 au 12 février 2009, selon le rapport de l'OIT sur l'impact de la crise financière sur les travailleurs du secteur.

Les chiffres indiquent une «rapide accélération des suppressions d'emplois dans les services financiers au cours des derniers mois», notent les experts de l'OIT.

L'OIT rappelle les principales coupes dans les emplois dans des groupes bancaires, d'assurance et de fonds financiers, notamment les 45 500 suppressions d'emploi par la Bank of America et les 75 000 chez Citigroup.

L'organisation onusienne relève cependant que ses statistiques ne prennent en compte que les annonces supérieures à un millier d'emplois et donc «sous-estiment de manière significative les pertes réelles d'emplois».

Les grands centres financiers comme New York et Londres vont subir le gros des suppressions d'emplois, selon l'OIT qui préconise que le secteur financier adopte des modalités de rémunérations incitant les travailleurs du secteur à prendre moins de risques dans leurs prises de position.

Le rapport doit servir de base pour deux jours de discussions, mardi et mercredi à Genève, entre plus de 100 représentants de gouvernements, d'organisations de travailleurs et d'employeurs sur l'impact de la crise économique sur les plus de 20 millions de personnes employées dans le secteur financier à travers le monde.