Le nouveau plan de sauvetage du système financier américain qui doit être dévoilé mardi prévoit de régler la question des actifs douteux des banques en faisant appel à des capitaux privés bénéficiant d'une garantie publique, selon les fuites dans la presse de lundi.

Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner doit dévoiler à 11h les grandes lignes de ce plan censé modifier et compléter celui de 700 milliards de dollars US voté en octobre par le Congrès.Jusqu'à présent, le ministère s'est borné à dire que ce plan aurait pour but de renforcer l'économie américaine «en permettant au crédit d'irriguer de nouveaux les ménages et les entreprises» et qu'il imposerait des «conditions nouvelles pour que l'argent des contribuables soit dépensé de manière plus responsable, mieux contrôlée et plus transparente».

Selon les fuites dans la presse, le gouvernement aurait renoncé à nationaliser les banques et à ce que l'État reprenne les actifs invendables que celles-ci ont accumulés à la faveur de la bulle immobilière.

M. Geithner devrait «annoncer que le gouvernement va s'associer au secteur privé pour racheter les actifs douteux des banques», écrit le Wall Street Journal.

Selon le New York Times, le plan «doit dépendre en partie de la volonté d'investisseurs privés autres que les banques - comme des fonds d'investissement à risque, des fonds de capital-investissement, et peut-être des compagnies d'assurance - pour racheter ces actifs».

Le journal ajoute cependant que les termes du plan sont encore «vagues» et qu'ils risquent de le rester même après l'annonce de M. Geithner.

Un peu plus de la moitié des 700 millions de dollars mis à la disposition du Trésor en octobre pour sauver les banques ont déjà été alloués. Selon le New York Times, le Trésor cherche un moyen de stabiliser les banques en réduisant au maximum la contribution financière de l'État fédéral.

La reprise des actifs invendables qui plombent les bilans des banques devait être au coeur du plan de sauvetage du gouvernement précédent, mais celui-ci y avait renoncé du fait de la complexité et du coût de sa mise en oeuvre.

Un des noeuds du problème reste l'évaluation de la valeur de ces actifs. Selon le Wall Street Journal, le gouvernement estime que l'avantage de faire appel au privé est que le prix de ces actifs serait déterminé par un mécanisme de marché.

Mais le fonctionnement de ce mécanisme pourrait n'être défini que dans les semaines à venir entre le Trésor et des groupes privés volontaires, écrit le Wall Street Journal.

Selon ce quotidien, «le gouvernement pourrait inciter [des sociétés privées à y participer] en limitant par exemple le risque attaché à l'achat de ces actifs».

Le New York Times écrit que selon un des modèles étudiés, l'investisseur privé achèterait à un prix fortement réduit des actifs à une banque et obtiendrait une garantie du gouvernement fixant une limite aux pertes qu'il est susceptible d'encourir sur ce portefeuille.

Cela limiterait ses risques sans grever ses perspectives de profit si les titres achetés se révèlent finalement rentables.

M. Geithner devrait par ailleurs annoncer lundi un nouveau tour d'injection de capitaux publics pour les banques en difficulté, un programme d'aide aux 2,5 millions de propriétaires immobiliers menacés d'expulsion, ainsi que l'extension d'un programme de la Réserve fédérale doté de 220 milliards de dollars et destiné à relancer le crédit à la consommation.