Le PDG de la Banque Nationale (T.NA), Louis Vachon, a touché une prime de 743 900$ au cours du dernier exercice financier, bien que le bénéfice par action de l'institution ait diminué de 17,4%.

Globalement, la rémunération du grand patron de la BN a atteint 3,3 millions de dollars au cours de l'année financière terminée le 31 octobre 2008, est-il indiqué dans la circulaire de direction de l'entreprise. En plus du salaire de base de 800 000$ et de la prime, ses émoluments comprennent des unités d'action équivalant à 1,2 million de dollars, plus la valeur de ses prestations de retraite et autres formes de rémunération (543 057$).

 

La prime de rendement de M. Vachon est fixée selon deux critères: le rendement des capitaux propres (RCP) et la croissance du bénéfice. En 2008, le RCP de la banque a été de 16,4%. Ce rendement est en deçà de la cible attendue de 20,9%, mais plus élevé que le RCP moyen des cinq autres grandes banques canadiennes (12,2%).

Même constat pour le bénéfice par action (BPA). En 2008, le BPA de la banque a reculé de 17,4%, compte tenu, entre autres, de la nouvelle dévaluation du papier commercial. Par contre, le BPA des cinq autres grandes banques canadiennes a reculé de 40,9% pendant la même période, est-il écrit dans la circulaire.

Au conseil d'administration de la banque, le comité des ressources humaines, présidé par Jean Gaulin, «est d'avis que le niveau de rémunération de M. Vachon est approprié, compte tenu des résultats positifs, malgré un contexte difficile».

La prime a été accordée «afin de reconnaître l'atteinte de résultats financiers positifs et les progrès tangibles dans la mise en oeuvre du plan stratégique de la banque».

En 2007, en fonction des mêmes critères, Louis Vachon n'avait pas touché de prime à court terme. Globalement, sa rémunération de 3,3 millions de 2008 est en hausse de 85% par rapport à l'année précédente, période où il n'était pas encore chef de la direction, faut-il préciser.

À ce forfait de rémunération de Louis Vachon s'ajoute l'octroi annuel d'options d'achat d'actions. Au cours de l'exercice, Louis Vachon a ainsi obtenu 229 360 options, soit quelque 33 000 de plus que l'année précédente. Cette augmentation s'explique par le fait que l'octroi annuel est un multiple du salaire de base. Comme le titre en Bourse de la BN a baissé mais que le salaire de base est resté stable, le nombre d'options octroyé a augmenté.

Au moment de l'octroi, ces options ne valaient rien, mais la banque estime que ces options auront éventuellement une valeur théorique de 2 millions de dollars.

Huit millions pour Luc Paiement

Cette année, c'est le vice-président principal, Luc Paiement, qui a eu la plus forte rémunération. Globalement, il a touché 8 millions de dollars, exclusion faite de la valeur théorique des nouvelles options d'achat d'actions qui lui ont été versées.

Cette rémunération comprend une somme non récurrente de 5,9 millions, qui a été versée sous forme d'unités d'action à la suite de la nomination de M. Paiement au poste de vice-président principal, gestion du patrimoine. Ces unités d'action lui ont été accordées afin de compenser la baisse de sa rémunération globale annuelle.

Le reste de la rémunération de M. Paiement pour l'exercice 2008 se compose essentiellement d'un salaire de base de 300 000$ et d'une prime de rendement de 1,5 million de dollars.

Par ailleurs, la vice-présidente principale, finance, Patricia Curadeau-Grou, a obtenu une rémunération globale de 1,2 million, et le vice-président principal, marchés financiers, Ricardo Pascoe, a obtenu 2 millions.

En incluant la valeur théorique des options d'achat d'actions, la valeur estimative de la rémunération des cinq premiers dirigeants de la Banque Nationale a été de 12,8 millions de dollars, indique l'institution. Ce total exclut la somme non récurrente de 5,9 millions accordée à M. Paiement.

La banque estime que cette rémunération globale des cadres supérieurs est en hausse de 3,4% par rapport à 2007 (12,4 millions), mais en baisse par rapport à 2006 (18,6 millions).

Au cours de l'année financière terminée le 31 octobre 2008, le titre de la Banque Nationale a procuré un rendement négatif de 13,1% comparativement à un recul de 21,8% pour l'indice bancaire de la Bourse TSX.