Québec vient finalement d'annoncer la composition du comité chargé d'étudier le fameux règlement sur la formation des grutiers, qui avait mis le feu aux poudres, en juin dernier.

Le ministère du Travail a annoncé que deux experts, Roger Lecourt et Gilles Trudeau, siégeront à ce comité indépendant pour étudier l'aspect sécuritaire du nouveau règlement.

M. Lecourt est décrit par le ministère comme « un expert des relations professionnelles et de l'administration du travail reconnu à l'échelle nationale et internationale ». Il a déjà été sous-ministre du Travail de 2001 à 2003.

M. Trudeau est professeur titulaire et responsable du programme en droit et travail à l'Université de Montréal.

« On reçoit ça positivement. On a bien hâte de pouvoir aller au comité indépendant. On dit depuis le début que le règlement ne respecte pas l'aspect santé-sécurité pour travailler sur une grue », a commenté au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, vendredi, Evans Dupuis, directeur de l'Union des opérateurs grutiers, soit la section locale 791G de la FTQ-Construction.

Les grutiers avaient débrayé durant environ une semaine, en juin, paralysant les chantiers de construction du Québec. Et cette grève était illégale, puisque les conventions collectives qui lient les associations patronales et les organisations syndicales de l'industrie de la construction sont en vigueur jusqu'en 2021.

La grève avait débuté le jeudi 14 juin au chantier du nouveau pont Champlain avant de se généraliser à l'ensemble des chantiers, le lundi 18.

Malgré de nombreuses invitations à revenir au travail, tant de la Commission de la construction que du premier ministre Philippe Couillard, de la FTQ-Construction et du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), voire de la FTQ, les grutiers n'étaient pas revenus au chantier.

Ils avaient persisté, même après une ordonnance de retour au travail prononcée par le Tribunal administratif du travail, juste avant le congé de la Saint-Jean. Ils étaient finalement revenus au chantier le mardi suivant.

Et c'est dans ce contexte que, le 18 juillet, le ministère du Travail avait annoncé la mise en place d'un « comité indépendant sur l'aspect sécuritaire du règlement ».

Les grutiers critiquent le règlement sous différents aspects, notamment la formation en entreprise.

Ceux qui défendent le règlement soutiennent que l'objection des syndicats de grutiers vise plutôt à limiter les entrées dans le métier, permettant ainsi aux grutiers déjà en emploi de faire plus d'heures supplémentaires.