La demande d'autorisation d'exercer une action collective contre l'Aréna des Canadiens pour contester une « violation généralisée » de la Loi sur les normes du travail vient d'être élargie à l'Aréna du Rocket, qui gère les activités de divertissement entourant le club-école du Canadien de Montréal et la Place Bell de Laval, a appris La Presse.

L'Aréna du Rocket, dont le principal actionnaire est l'Aréna des Canadiens, contreviendrait à la Loi sur les normes du travail en appliquant les mêmes pratiques que celles dénoncées dans la requête initiale, déposée le 20 juillet dernier devant la Cour supérieure, notamment en matière d'heures supplémentaires impayées et non reconnues.

La direction de l'Aréna des Canadiens a déjà fait savoir en juillet qu'elle n'émettrait aucun commentaire pendant les procédures puisque le dossier est judiciarisé.

La demande d'action collective révisée hier, dont La Presse a obtenu copie, vise maintenant « tous les salariés rémunérés sur une base annuelle », à l'exception des cadres, qui ont, depuis le 20 juillet 2017, travaillé pour l'Aréna des Canadiens ou depuis le 23 août 2017 pour l'Aréna du Rocket « au moins une semaine de plus de 40 heures ».

L'Aréna du Rocket obligerait notamment ses salariés à travailler « certains soirs et fins de semaine lors de matchs ou d'activités promotionnelles », en plus des heures régulières, sans être rémunérés de façon légale pour les heures supplémentaires travaillées, apprend-on dans la requête révisée soumise par Me Sébastien Paquin-Charbonneau.

L'avocat en droit du travail cherche à démontrer que les employeurs gèrent leurs employés comme des salariés à l'heure, alors qu'ils sont rémunérés sur une base annuelle, c'est-à-dire selon une rémunération fixe déterminée en fonction du nombre d'heures à accomplir par semaine. Les heures supplémentaires seraient pourtant « généralisé[es] et récurrent[es] ».

Reprise « occasionnelle »

Dans le cas de l'Aréna du Rocket, l'employeur accepterait « occasionnellement » que le salarié prenne congé le lundi en matinée s'il a « travaillé deux soirs de matchs dans la même semaine, ou la journée entière du lundi si le salarié a travaillé trois soirs de matchs. » Le moment du « temps de reprise » serait décidé « unilatéralement » par l'employeur.

Chez les deux employeurs, les salariés cumuleraient « parfois » des heures supplémentaires, mais celles-ci seraient « réduites ». Le groupe refuserait « illégalement de rémunérer à un taux majoré les heures supplémentaires ou de les remplacer par un congé d'une durée équivalente aux heures supplémentaires effectuées, majorées de 50 % ».

C'est une ex-coordonnatrice principale à la rédaction, Joanie Godin, qui réclame le statut de demanderesse dans cette affaire. Ayant travaillé à l'Aréna des Canadiens d'octobre 2016 à avril dernier, Mme Godin réclame un peu plus de 4000 $ pour des heures accumulées non rémunérées et des heures supplémentaires impayées, notamment.

La démarche vise à ce que « le salaire et les indemnités dus » soient versés aux employés qui se manifesteront dans le cadre de cette action collective, si elle est autorisée par le tribunal, et que les « ententes conclues » entre les salariés et les deux employeurs soient annulées si elles s'avèrent « contraires à l'ordre public ».

La demande d'action collective est ouverte aux autres entités de l'Aréna des Canadiens, dont evenko, le Théâtre Corona et Osheaga. L'Aréna du Rocket, même si son actionnaire majoritaire est l'Aréna des Canadiens, est une entreprise distincte qui possède la responsabilité officielle de ses salariés depuis juillet 2017, est-il précisé dans la requête.