Le taux d'emploi des personnes issues de l'immigration a fait un bond important depuis dix ans dans la grande région de Montréal. Il est passé de 52,8 % en 2009 à 61 % en 2017, souligne le bilan économique publié aujourd'hui par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui reprend ainsi les données publiées le printemps dernier par Statistique Canada.

Cette hausse de l'emploi touche tant les immigrants récents que ceux établis depuis longtemps dans le Grand Montréal. Chez ceux qui sont installés depuis 5 à 10 ans dans la région métropolitaine, le taux d'emploi dépasse même celui des Montréalais nés au Canada. Il s'agit de données générales qui ne précisent pas dans quels secteurs exactement cette augmentation se fait sentir.

«Les immigrants se retrouvent surtout dans l'île de Montréal et le boom de l'emploi y est concentré. Les services à la production, c'est-à-dire les services professionnels, administratifs, financiers, le transport et le commerce de gros, ont tendance à se concentrer dans le centre des régions urbaines», explique l'économiste de la CMM, Maxime Trottier.

Le taux de chômage chez les immigrants demeure toutefois plus élevé que celui des natifs. L'écart entre les deux groupes s'est toutefois rétréci de façon significative, passant de 6,4 % en 2009 à 3,1 % en 2017. Pour M. Trottier, c'est un renversement important. «Dans le passé, c'est Montréal qui avait la performance la plus mauvaise comparativement aux autres régions métropolitaines du Canada comme Toronto ou Vancouver, avec un taux de chômage trois fois plus élevé chez les immigrants», dit-il.

La CMM regroupe 82 municipalités, ce qui correspond à 4 millions d'habitants, soit un bassin d'emploi de 2 millions de travailleurs. Le chômage atteint à l'heure actuelle un plancher historique avec 6,6 %. Il s'agit du niveau le plus faible depuis que les données sont compilées en 1975.

L'immigration internationale ainsi que l'arrivée de réfugiés en provenance des États-Unis a eu un effet sur la demande de logements locatifs. «Le taux d'inoccupation de ces logements est passé de 3.9 % en 2016 à 2,8 % en 2017», peut-on lire dans le Bilan économique du Grand Montréal 2017.

On y souligne «l'excellente performance» au chapitre des mises en chantier de logements et de la consommation. Le nombre de logements qui ont été mis en chantier en 2017 a grimpé de 33,8 % par rapport à l'année précédente. La rénovation a également progressé de 23,3 % comparativement à 2016.

La CMM publie annuellement son bilan économique concernant l'agglomération de Montréal, celle de Longueuil, Laval et les couronnes Nord et Sud.