Le gouvernement Couillard ne voit pas « d'urgence » à signer une entente sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), malgré la date-butoir de jeudi évoquée par les législateurs à Washington.

La ministre de l'Économie, Dominique Anglade, a affirmé mercredi qu'il vaut mieux ne pas signer d'entente plutôt que de conclure un marché qui serait défavorable pour le Québec.

« Il n'y a pas d'urgence de signer une entente à tout prix », a résumé Mme Anglade.

« On voit qu'il y a un blitz présentement, on essaie de voir s'il y a des éléments qui ont bougé, a-t-elle ajouté. Mais force est de constater que sur les gros éléments qui concernent le Québec, il n'y a pas encore de mouvement important. »

Elle a cité trois enjeux qui n'ont toujours pas fait l'objet d'un accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique : la gestion de l'offre, le « chapitre 19 » qui prévoit un mécanisme de règlement des différends ainsi que l'exception culturelle.

Des législateurs américains de haut rang, notamment le président de la Chambre des représentants Paul Ryan, ont évoqué le jeudi 17 mai comme date-butoir pour en arriver à une entente de principe sur l'ALENA. Au-delà de ce jour, les deux chambres du Congrès risquent de ne pas avoir le temps de ratifier un traité avant les élections de mi-mandat.

Les trois pays sont engagés dans un blitz de négociations. Le premier ministre Justin Trudeau se trouve d'ailleurs aux États-Unis, mercredi, alors que les pourparlers entrent dans une phase critique.

Les négociations sont suivies de près à Québec.

« On aimerait beaucoup parvenir à une entente avec nos homologues américains, a dit Mme Anglade. Mais il est clair qu'on veut une entente qui va faire en sorte qu'on va défendre les intérêts du Québec et que le Québec va être bien représenté dans une telle entente. »