Montréal se classe dans le peloton de tête de 25 villes nord-américaines au chapitre de l'intensité de ses relations avec le reste du monde, selon une étude des consultants McKinsey.

Un aussi bon résultat est de bon augure pour la croissance de l'économie et celle du revenu des ménages dans la région, soutiennent la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et Montréal international.

Ces deux organismes ont commandé l'étude à McKinsey en compagnie d'Investissement Québec.

UN INDICE SUR MESURE

Pour son étude, McKinsey a conçu une nouvelle unité de mesure, appelée indice de connectivité. Il a pour utilité de calculer les flux de biens, de personnes, de capitaux, mais aussi - et c'est nouveau - les flux de données. Par flux de données, McKinsey entend l'exportation de services numériques. L'indice donne une bonne image du degré d'ouverture de la ville à l'international. À noter que l'indice s'intéresse à la croissance récente qu'ont connue les diverses variables à l'étude et non pas à leur nombre total. Le tout est exprimé en proportion de la population de la région. Une méthodologie qui permet aux villes de taille moyenne comme Montréal de se comparer aux mégalopoles comme New York, Chicago ou Los Angeles.

AU 7e RANG SUR 25 EN AMÉRIQUE DU NORD

Montréal pointe au 7e rang, derrière Vancouver, Toronto, Boston et San Francisco, mais devant de grosses pointures comme Miami, New York, Washington.

Montréal fait très bien dans la catégorie des mouvements de biens et obtient des résultats près de la médiane des 25 métropoles retenues dans les trois autres catégories.

QUELQUES RÉSULTATS

(Indice de connectivité)

1- HOUSTON -  65

2- VANCOUVER - 63

4- TORONTO - 60

7- MONTRÉAL - 55

9- NEW YORK - 52

15- DALLAS - 43

25- PHOENIX - 27

« On savait d'instinct que si on performait bien au niveau de l'exportation, ça allait aider nos entreprises. De la même façon, on se doutait bien que si on attirait de l'investissement étranger, on allait obtenir de bons emplois. Ce qu'on obtient avec l'étude, c'est à quel point tout ça est vrai. Les villes les plus connectées à l'international sont des villes où les entreprises sont plus productives et ces villes ont un impact sur le revenu médian des ménages », explique Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM.

2,2 x PLUS RAPIDE

Les métropoles les plus connectées au niveau international affichent une croissance moyenne de la productivité 2,2 fois plus rapide que les villes ayant un faible indice de connectivité comme Phoenix, Denver, St. Louis, Tampa ou Baltimore.

REVENU MÉDIAN DES MÉNAGES

Les villes en haut de classement génèrent une croissance du revenu médian des ménages 1,2 fois plus rapide que les derniers au classement. Historiquement, Montréal a souvent été à la traîne tant en matière de productivité de ses entreprises qu'au chapitre du revenu des ménages. L'indice confirme que Montréal est bel et bien en rattrapage à cet égard.

« C'est une prise de conscience. L'internationalisation de notre base d'affaires, c'est l'un des vecteurs les plus importants qu'on a pour réussir à rattraper le revenu médian nord-américain et aussi pour améliorer la productivité de nos entreprises », dit Michel Leblanc.

L'IMPORTANCE DE L'INVESTISSEMENT DIRECT ÉTRANGER

Quand on segmente l'indice en fonction des quatre variables, on remarque que Montréal fait bonne figure au chapitre des capitaux, ce qui ne surprend pas Hubert Bolduc, PDG de l'agence Montréal international (MI), qui a le mandat d'y attirer les investissements étrangers.

« En 2017, MI a fait 48 projets en investissement direct étranger pour 2,05 milliards, du jamais vu, la moitié des nouvelles implantations, l'autre moitié des agrandissements de sociétés déjà existantes. La tendance se confirme en 2018. On connaît le meilleur premier trimestre 2018 de notre histoire avec 11 projets », affirme M. Bolduc.