Après la construction du Réseau express métropolitain (REM) en partenariat avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, le gouvernement Couillard souhaite développer un nouveau projet de transport collectif en surface entre Montréal et les Basses-Laurentides.

« Il y a un enjeu majeur de mobilité [dans cette région]. Le REM, qui passe le long de Laval, nous donne une opportunité unique de penser à un autre développement de mobilité vers les Basses-Laurentides, afin d'amener ces gens-là dans des conditions qui sont meilleures [vers Montréal] », a soutenu samedi le premier ministre Philippe Couillard, qui termine une mission économique de deux jours à Washington. 

« Le REM va se déployer tout le long de la rivière des Prairies. On peut envoyer des prolongements ou des antennes vers le nord pour améliorer la qualité de vie des gens. C'est une question économique, on perd beaucoup à cause de cet engorgement et de la difficulté qu'on a à se déplacer », a ajouté M. Couillard, spécifiant que ce projet se déploierait « largement en surface ».

Le chef libéral parle fréquemment depuis quelques mois d'enjeux de mobilité et de transports. Lors de dernier congrès de son parti en novembre, il a annoncé un plan pour développer des liaisons électriques interurbaines par monorail; il s'est depuis positionné en faveur du projet de VIA Rail pour un train à grande fréquence entre Montréal et Québec; puis il a également affirmé lors de son séjour à Washington qu'une annonce serait faite prochainement concernant le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal.

« Il y a eu une époque où les grands projets du Québec, les projets [qui coûtaient des] milliards de dollars, c'était les barrages de la baie James. Maintenant, les projets du Québec d'aujourd'hui sont des projets massifs de mobilité », estime M. Couillard, qui a également confirmé avoir récemment rencontré le maire de Québec, Régis Labeaume, qui lui a présenté son projet de transport collectif.   

Assez de contenu québécois dans le REM ? 

De passage dans la capitale américaine pour y rencontrer des gouverneurs et pour y faire la promotion de l'ALENA, M. Couillard affirme que les Américains sont intéressés par le modèle québécois mis en place pour la construction du REM en partenariat avec la Caisse de dépôt et placement du Québec. 

« Tous les États font face au même défi. Il y a une somme énorme d'infrastructures à réparer ou à faire et une capacité limitée d'endetter les États. Alors soit on ne fait rien, soit on trouve des façons d'introduire des sources de capital qui permettent de faire des projets de grande taille », a-t-il affirmé lors de la dernière entrevue de sa mission économique avec la presse québécoise. 

Philippe Couillard rejette à nouveau du revers de la main les critiques de ses adversaires, qui estiment que le gouvernement aurait dû imposer un pourcentage de contenu québécois pour le matériel roulant du REM. Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, estime que Québec aurait dû exiger 25% de contenu local dans les lois qui ont permis de mettre en place le REM, alors que le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a affirmé cette semaine qu'il souhaitait rouvrir l'entente avec la Caisse de dépôt pour négocier avec elle et le consortium mené par SNC-Lavalin et Alstom afin qu'une partie des trains soit construit à l'usine de Bombardier à La Pocatière. 

Or, « la Caisse n'aurait pas signé le partenariat » si Québec avait inscrit de telles exigences, estime Philippe Couillard, qui estime aussi que le plan de chef caquiste pourrait nuire à l'indépendance de la Caisse. 

« La Caisse tient absolument à son indépendance. Le jour où on aura la perception à l'étranger ou dans les milieux financiers que la Caisse de dépôt est influencée par des motifs politiques, toute sa crédibilité va s'effondrer et la crédibilité des finances publiques du Québec va en souffrir », a conclu le chef libéral.