La Caisse de dépôt a réalisé un rendement de 9,3% en 2017, une performance supérieure à celle de l'an dernier qui avait atteint 7,6%.

Ce rendement a généré des revenus de 24,6 milliards de dollars et l'actif net de la Caisse frôlait les 300 milliards de dollars au 31 décembre 2017.

«L'année 2017 illustre bien l'essence de notre stratégie qui vise à livrer des résultats sur lesquels on peut compter année après année», a commenté le grand patron de la Caisse, Michael Sabia.

Sur un horizon de cinq ans, le rendement est de 10,2 %, ce qui correspond à l'objectif que s'était fixé la Caisse, a indiqué son président. «Une performance très solide», a-t-il insisté.

Le rendement de 2017 est légèrement inférieur à celui de la moyenne des caisses de retraite canadiennes, tel que compilé par la Banque Royale, qui a été de 9,7% l'an dernier.

Pour les déposants, la performance de la Caisse en 2017 se traduit par des rendements entre 8% et 10,9%, selon leurs politiques de placement. Le Régime des rentes du Québec, un des principaux déposants, a obtenu le maximum, soit 10,9%.

«Les investisseurs mondiaux se trouvent dans une période de transition importante, en raison de la politique des banques centrales. Elles ont très bien fait leur travail et l'économie se porte beaucoup mieux, a commenté M. Sabia. 

«Notre portefeuille a réagi exactement comme nous l'avions prévu et nous allons garder le cap».

Faits saillants

En 2017, la Caisse avait près de 112 milliards investis dans les actions de sociétés ouvertes. Ces investissements ont généré un rendement de 13,7%, moins que son indice de référence (14,2%). «Ça a été une année assez formidable aux États-Unis et dans les marchés émergents, moins au Canada», a souligné Michael Sabia lors d'une rencontre avec la presse.

Les actions des sociétés fermées ont généré un rendement de 13%, supérieur à l'indice.

Ses portefeuilles d'immeubles (8%) et d'infrastructures (10,1%) ont fait moins bien que les indices de référence.

Les placements à revenus fixes, dans lesquels la Caisse a investi 96,7 milliards en 2017, ont rapporté 3,5%, soit un peu plus que l'indice.

Pour obtenir ces rendements, la Caisse a dépensé 622 millions en 2017, ce qui inclut les frais de gestion externe. C'est l'équivalent de 22 cents par 100 d'actif moyen, ce qui se compare à celui de l'industrie du placement.

Cap sur le monde

La Caisse a considérablement augmenté sa présence sur les marchés mondiaux depuis cinq ans. En 2017, elle a investi 43 milliards de plus à l'étranger.

«Nous avons mis l'accent aux États-Unis et dans les pays émergents et cette augmentation a été très payante», a expliqué Michael Sabia.

Au total, la Caisse investit 10,8% de son actif total dans les marchés en croissance.

Au Québec, la Caisse a investi 6,7 milliards en 2017. «Pas seulement dans les grandes entreprises comme SNC-Lavalin, mais aussi dans les moyennes», a fait valoir Christian Dubé, premier vice-président Québec. Il a mentionné des investissements dans Solmax (toile géotextile) et Eddyfi (lecture numérique de pièces défectueuses).

Michael Sabia a dû répondre à des questions sur la décision de la Caisse de ne pas exiger de contenu québécois dans son projet de Réseau express métropolitain, ce qui met en danger l'usine de Bombardier à La Pocatière. 

«Nous avons investi 2 milliards dans Bombardier Transport et nous avons sauvé la société. Je considère que nous avons démontré notre appui pour la société et pour ses employés. Ce n'est pas juste des mots, ce sont 2 milliards de dollars», a-t-il dit.

Pour le REM, la Caisse avait l'obligation de choisir le meilleur projet au meilleur prix, a ajouté M. Sabia.