L'incubateur de jeunes pousses de l'École de technologie supérieure (ETS), Centech, ouvre une cohorte d'entreprises en démarrage issues des technologies médicales. Les entrepreneurs en herbe seront encadrés par Steven Arless, ancien PDG de la biotech CryoCath, vendue 400 millions de dollars à Medtronic en 2008.

Cette initiative est révélatrice du rayonnement du Centech comme accélérateur d'entreprises technos, car l'ETS forme des ingénieurs et non pas des médecins. L'établissement universitaire du quartier Griffintown, au sud-ouest du centre-ville de Montréal, a constaté une forte demande à Montréal en technologies médicales. Déjà, le quart des entreprises hébergées par le Centech évolue dans le domaine.

« Ce nouveau programme vient concrétiser la vision que nous avions de réunir sous un même toit une concentration des meilleures startups med tech et de développer une véritable communauté d'expertise dans ce domaine », explique Richard Chénier, directeur général de Centech.

La Presse a rencontré M. Chénier - qui est directeur général de l'incubateur universitaire depuis deux ans - au Centech hier matin.

Cette percée dans les technologies médicales est possible parce que le Centech est ouvert à tous, étudiants de l'ETS ou non.

Selon M. Chénier, le Centech doit sa popularité croissante à la qualité de ses programmes, aux services offerts pratiquement sans frais et à l'accès aux équipements et aux laboratoires de l'école de génie. De plus, le Centech ne prend aucune participation dans le capital-actions des entreprises qu'il accompagne.

Sept entreprises en démarrage ont rallié la nouvelle cohorte. On leur offrira une formation intensive de 12 semaines dans le cadre du programme accélération du Centech, pendant lequel les entrepreneurs devront rencontrer leurs premiers clients et idéalement conclure leurs premières ventes.

Le Centech doublera de superficie bientôt. Il est en train d'aménager des locaux dans l'ancien Planétarium Dow, rue Saint-Jacques, au coût de 11 millions. Ouverture officielle en juin.

L'ETS s'intéresse au TechTown de Kevlar

Par ailleurs, l'École de technologie supérieure, continuellement en expansion, a les yeux sur un terrain situé tout juste derrière son pavillon principal, d'après nos informations.

Il s'agit du terrain du 1134, rue William, dans le quartier Griffintown, au sud-ouest du centre-ville de Montréal, où la société Kevlar se propose d'ériger le TechTown, un immeuble de bureaux de 125 000 pieds carrés.

L'ETS et Kevlar n'ont rien voulu confirmer. « Nous sommes en pourparlers avec un occupant potentiel qui louerait le bâtiment au complet ou rachèterait le terrain, s'est contenté de dire René Bellerive, son président, dans un entretien. Nous devons nous rencontrer la semaine prochaine. »

L'ETS ambitionne d'atteindre le seuil des 16 000 étudiants vers 2025. Actuellement, l'établissement compte 10 700 étudiants équivalent temps plein.

En prévision, la direction planifie déjà une énième phase d'expansion, expliquait en décembre à La Presse Jean Belzile, directeur de la planification stratégique et des ressources à l'ETS. L'école est de toute façon en déficit de locaux de 500 000 pieds carrés, selon les estimations de l'établissement.