Les mauvaises nouvelles qui s'accumulent au sujet de l'avenir de l'ALENA et du commerce international ne découragent pas les entreprises manufacturières du Québec, qui ont réussi à faire des gains en 2017.

Le secteur manufacturier québécois affiche une croissance de 2,4 %, sa meilleure performance depuis 2014, et le nombre d'emplois qu'il génère est aussi en hausse, selon une étude de l'économiste Joëlle Noreau de Desjardins.

Le transformateur de viande et de volaille Olymel est un bon exemple de la résistance dont fait preuve le secteur manufacturier québécois.

L'entreprise investit actuellement 110 millions pour doubler la production de son usine de Yamachiche, en Mauricie. Cette usine produira notamment le porc Nagano, développé spécialement pour le marché japonais.

De 2015 à 2020, Olymel aura investi 500 millions dans l'expansion et la modernisation de ses activités, principalement au Québec, précise son porte-parole, Richard Vigneault. « Olymel a créé 1200 emplois depuis deux ans, principalement au Québec. Et on a encore 580 employés à trouver d'ici le 9 février », dit-il.

Le secteur dans lequel évolue la filiale de la Coopérative fédérée est un gros canon de l'industrie manufacturière québécoise. Avec 57 502 emplois en 2016, la fabrication d'aliments devance le secteur du matériel de transport et ses poids lourds comme Bombardier (42 000 emplois) et celui de la fabrication de machinerie (30 000 emplois).

UN NOUVEAU FRONT

Comme Olymel, qui exporte plus de 50 % de sa production dans 65 pays, ce sont les entreprises manufacturières ouvertes au commerce international qui progressent, souligne l'économiste de Desjardins dans son examen du secteur.

Mais le succès du secteur manufacturier québécois ne tient pas seulement à la demande pour ses produits ou à un taux de change favorable, souligne-t-elle. « Les gains de 2017 ne sont pas garants de ceux qu'on voudrait engranger pour l'année 2018 », dit-elle, en raison des nombreuses incertitudes qui pèsent sur le sort des échanges avec notre principal partenaire commercial.

Un nouveau front vient d'ailleurs de s'ouvrir dans les relations commerciales canado-américaines. Après Bombardier et l'industrie du bois d'oeuvre, les fabricants de papier journal pourraient aussi être frappés de droits punitifs par les Américains dans les prochains jours. Cette nouvelle tuile aurait des conséquences importantes parce que « contrairement au bois d'oeuvre, le marché du papier journal régresse et la marge de manoeuvre dont dispose l'industrie est minime », estime Joëlle Noreau.