Le premier ministre Philippe Couillard a ouvert samedi un sommet organisé par le groupe de réflexion Canada 2020, à Montréal, en martelant que progressisme et économie sont indissociables.

«Je suis convaincu qu'il n'y a pas de discours progressiste crédible s'il ne peut pas s'appuyer sur une économie prospère qui génère les moyens concrets de nos ambitions», a-t-il lancé devant un auditoire composé entre autres de politiciens et d'entrepreneurs de partout à travers le monde.

Celui qui a longtemps poussé des politiques de rigueur budgétaire fait miroiter en cette année préélectorale des baisses d'impôts, avec un retour à l'équilibre budgétaire prévu en 2017-2018.

«Nous avons changé le Québec déjà. On va pousser encore plus loin la transformation entreprise en 2014», a-t-il poursuivi.

La veille, c'est le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, qui était monté sur scène à l'occasion du Global Progress Summit. M. Couillard a repris des éléments du discours de ce dernier, qui réitère souvent sa sensibilité aux «angoisses» de ceux qui se sentent laissés-pour-compte par la mondialisation.

M. Couillard s'est lui aussi désolé que tous ne bénéficient pas de cette «nouvelle révolution industrielle».

«On doit non seulement le préparer ce changement, mais le devancer, le prévoir, le comprendre, le maîtriser», a-t-il avancé.

«On doit s'assurer que ce ne sont pas seulement nos métropoles et nos capitales qui sont prêtes à faire face à ces nouveaux défis, mais toutes nos régions et nos territoires - particulièrement dans un territoire aussi grand et vaste que celui du Canada et du Québec», a-t-il souligné.

Le député de Roberval a saisi l'occasion pour rappeler que l'entreprise Ubisoft ouvrira un nouveau studio à Saguenay et que son gouvernement tâche d'accélérer le développement de l'internet à haute vitesse et de la communication cellulaire partout au Québec.

Il a toutefois tenu à souligner qu'avec les yeux rivés sur l'innovation, il ne faut pas pour autant perdre de vue les secteurs économiques plus traditionnels comme l'agriculture.

Le premier ministre a présenté la pauvreté, les changements climatiques, la menace terroriste, la montée du protectionnisme, le repli identitaire et le populisme comme des ennemis du progrès, et la diversité, comme une force.

Il a jeté un pont entre l'ouverture aux autres et l'ouverture des marchés, citant en exemple l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, qui entrera en vigueur jeudi.