Après une compétition féroce entre les cinq usines de boissons gazeuses Coca-Cola du Canada, celle de Lachine a été choisie par la multinationale pour recevoir un investissement de 30 millions de dollars. Aucun emploi supplémentaire n'est créé, mais les nouveaux équipements viennent avec leur lot d'avantages pour l'entreprise et la planète. Explications.

30% PLUS DE PRODUCTION 

Les nouveaux équipements de 27 millions et les infrastructures de 3 millions vont permettre à l'usine d'accroître sa production de 30%. Étant donné que la consommation de boissons gazeuses diminue, l'objectif principal est de desservir de nouveaux marchés que la direction de Coca-Cola a préféré ne pas nommer lors de sa conférence de presse, hier. À l'heure actuelle, l'usine de Lachine - qui est située sur la 46e avenue et compte 140 employés - dessert le Québec, les Maritimes et Terre-Neuve. Elle produit 75 produits (bouteilles, canettes et vrac pour l'institutionnel) alors que le portefeuille de l'entreprise en contient 200. La surface de l'usine est de 220 000 pi2.

DE 10 À 1 CAMION PAR JOUR 

L'usine, qui fabrique uniquement des boissons gazeuses (ailleurs, Coke embouteille aussi du jus et de l'eau), devait être approvisionnée quotidiennement en bouteilles de plastique fabriquées dans le nord des États-Unis. En s'équipant de la machinerie nécessaire pour fabriquer ses propres bouteilles (technique des tubes soufflés), l'importation de contenants n'est plus nécessaire. « Avant, on recevait 10 semi-remorques de bouteilles par jour. Et là, on en reçoit un seul de tubes. Ça a un impact important sur nos émissions de gaz à effet de serre (-20%) et en plus, on va économiser 25 millions de litres d'eau par année », a souligné Robert Fleury, vice-président de Coca-Cola pour l'Est du Canada.

EMBALLAGES PLUS RÉSISTANTS

Quand les bouteilles de Coke, de Sprite et de Fanta sont expédiées aussi loin qu'à Halifax et Terre-Neuve, le transport par camion et par bateau endommage environ 4% des produits. « Ce sont des pertes pour nous, et ce sont des pertes importantes, car il a fallu payer pour envoyer ces produits à l'autre bout du monde et il faut payer pour les ramener, car on n'a pas le droit de les jeter n'importe où », explique M. Fleury. Désormais, la qualité des emballages d'expédition est telle que le niveau de perte est réduit à 1%.

LES PETITS FORMATS FONT FUREUR

Même si la consommation de boissons gazeuses de façon générale diminue, les ventes de certains produits bondissent. C'est le cas des petites canettes de 222 ml vendues en paquets de 6. « Ça augmente d'environ 20 % par année. C'est vraiment la tendance. [...] Je vois même le jour où on va reconsidérer de vendre le format de 355 ml », nous a révélé M. Fleury en marge de la conférence de presse. Du côté du plastique, le format de 1,25 L gagne en popularité par rapport à celui de 2 L. Les nouveaux équipements qui permettent de fabriquer sur place des bouteilles de plastique offrent justement une flexibilité inédite pour Coke pour changer les formats rapidement et en tester facilement de nouveaux.

LE QUÉBEC A GAGNÉ 

« Cet investissement-là aurait pu se faire à quatre autres endroits au Canada, mais c'est ici qu'on le fait. Ça témoigne du leadership fort que Coca-Cola a, ici au Québec, et ça témoigne aussi de l'environnement favorable pour faire ces investissements », a déclaré la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, Dominique Anglade, pour qui il s'agit « d'un bel exemple de transformation ». De son côté, Coke dit voir cet investissement comme un gage de « confiance envers l'économie du Québec ».