Le premier ministre Philippe Couillard souhaite pouvoir éveiller l'intérêt du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pour l'innovation québécoise.

Israël est considéré comme le paradis des «start-ups» et le champion de l'innovation appliquée à la commercialisation.

La mission québécoise que dirige M. Couillard dans ce pays du Moyen-Orient, accompagné de plus d'une centaine de personnes, vise précisément à s'inspirer du modèle israélien, au moment où le Québec met le cap sur l'innovation.

M. Couillard aura un entretien avec M. Nétanyahou jeudi prochain, au terme de sa mission d'une semaine en Israël et en Cisjordanie.

«Je veux qu'il nous voit comme un partenaire potentiel sur le plan économique», a commenté M. Couillard, lors de son premier point de presse en terre israélienne, vendredi, à Jérusalem.

La ville se prépare à accueillir dans les prochains jours un grand allié d'Israël, le président des États-Unis, Donald Trump. Le drapeau américain flotte un peu partout dans la ville. La visite de M. Trump a forcé la délégation à s'ajuster et à revoir son horaire, mais aucun rendez-vous n'a été annulé.

M. Couillard vient ici pour apprendre et comprendre le modèle israélien, mais il veut aussi que le chef du gouvernement israélien «connaisse mieux ce que nous avons bâti au Québec au cours des dernières années» en ce domaine, notamment dans le secteur de l'intelligence artificielle.

Le Québec est reconnu pour sa grande créativité, mais aussi pour ses difficultés à passer à l'étape de la commercialisation, la grande force des Israéliens.

Comme il s'agit d'une première prise de contact, M. Couillard a dit qu'il ne fallait pas s'attendre à des retombées immédiates d'une telle mission.

«On vient pour observer, pour apprendre, et donner lieu à des développements ultérieurs», a-t-il résumé. C'est la première fois qu'un premier ministre du Québec effectue une mission dans cette région du globe.

Dès sa descente d'avion, vendredi matin, le premier ministre s'est rendu visiter le mémorial Yad Vashem, lieu de mémoire qui relate les faits de l'histoire ayant conduit à l'holocauste. Dans le livre d'or, il a écrit souhaiter que jamais la mémoire de l'holocauste ne s'éteigne, cette «tragédie unique qui a montré le pire de la nature humaine». Il a aussi eu une pensée pour des membres de sa famille victimes du nazisme dans le mouvement de résistance en France.

Samedi, il participera à des tables rondes avec des gens d'affaires des secteurs de l'information et des communications.

Dimanche, il se rendra à Ramallah en Cisjordanie, effectuer diverses rencontres, notamment avec le premier ministre de l'Autorité palestinienne, Rami Hamdallah.

Prudent, M. Couillard n'a pas voulu s'immiscer dans l'éternel conflit israélo-palestinien, en rappelant que la position du Québec était la même que celle du Canada: la reconnaissance de deux États, israélien et palestinien, vivant en paix, côte à côte.

«Notre position est claire et ne changera pas», a-t-il commenté.

Le Québec s'intéresse à Israël, mais n'y a aucune représentation, une situation qui pourrait changer, a-t-il dit, selon l'évolution des relations. La présente mission a donc dû être organisée avec le concours de l'ambassade canadienne.