La Boulangerie Canada Bread a mis en lock-out les quelque 120 employés syndiqués de son centre de distribution Multi-Marques de Laval depuis de minuit, samedi.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN), à laquelle est affilié le syndicat local, soutient que les négociations se déroulaient pourtant «relativement bien».

L'entreprise, qui dit avoir «tout mis en oeuvre» pour éviter un conflit de travail, avance pour sa part que les pourparlers stagnaient quant à la «viabilité à long terme» du centre de Multi-Marques, qui produit les pains Pom, Bon Matin et Villagio.

Canada Bread a déclaré par communiqué que l'actuelle convention collective ne tient pas compte des besoins de ses clients et ne lui accorde pas suffisamment de «souplesse». Un reproche dont s'étonne le président du syndicat, Pascal René-De Cotret, qui juge que la convention échue depuis septembre «avait été signée de bonne foi, de part et d'autre».

Les principales revendications des employés s'articulent autour de leur assurance collective, de leurs conditions de travail, de la sécurité d'emploi des salariés à temps partiel et de leur régime de retraite. M. René-De Cotret souligne que la cadence imposée par la mise en place d'une nouvelle technologie soulève également des inquiétudes.

La filiale de la multinationale mexicaine Grupo Bimbo prétend offrir des salaires et des avantages sociaux «égaux ou supérieurs à ce qui est offert à Laval dans notre secteur d'activité».

«On croit qu'on a quand même de bonnes conditions de travail, mais elles sont loin d'être aussi »supérieures» que l'employeur le laisse croire - surtout avec un changement technologique qui fait en sorte que notre travail va devenir plus sous pression», a lancé M. René-De Cotret, en entrevue avec La Presse canadienne.

Ce lock-out «sauvage» est le deuxième en une quinzaine d'années, a-t-il ajouté.

Une saga judiciaire opposant la CSN à Multi-Marques s'étire d'ailleurs sur la même période. Bien que ce litige concernant le versement des rentes affecte selon lui l'ambiance de travail, M. René-De Cotret souligne qu'il s'agit d'un conflit bien distinct.