Le quatrième budget du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, a été bien accueilli par certaines agences de notation, qui préviennent toutefois qu'une révision positive de la cote de crédit de la province n'est pas pour demain.

Dans l'ensemble, Moody's et DBRS ont salué mercredi l'augmentation des dépenses dans les secteurs de la santé et de l'éducation ainsi que la diminution du fardeau fiscal de l'ordre de 506 millions dès cette année, notamment grâce au remboursement rétroactif de la cotisation santé pour 2016.

Les deux agences de notation estiment également que les prévisions de M. Leitao en ce qui a trait à la croissance économique et au dépôt d'autres budgets équilibrés sont réalistes.

Elles préviennent toutefois que le fardeau de la dette - qui s'établira à 52,7 % du produit intérieur brut en date du 31 mars - demeure élevé et que la situation économique peut changer rapidement.

Dans des rapports distincts, DBRS et l'agence new-yorkaise Moody's rappellent que le déploiement de politiques potentiellement protectionnistes aux États-Unis représente un risque à court terme. À plus longue échéance, le Québec, à l'instar de plusieurs autres provinces et pays, devra trouver des façons pour s'adapter au vieillissement de sa population.

Au cours d'un entretien téléphonique, le vice-président adjoint de Moody's, Michael Yake, a affirmé que le Québec devra prouver qu'il est sur «la bonne voie» pendant «plusieurs années» avant que l'agence de notation soit à l'aise de relever la cote de crédit de la province, ce qui réduirait ses coûts d'emprunt sur les marchés.

Dans son analyse du budget québécois, DBRS abonde dans le même sens, ajoutant que le poids de la dette limite la flexibilité de la province à l'égard des soubresauts économiques.

Cote de crédit du Québec:

• Moody's: Aa2 avec une perspective stable

• DBRS: A (élevé) avec une perspective stable