L'économie du Québec devrait croître de 1,9 % pendant son année financière 2017-2018, prédit le Conference Board du Canada, qui estime que «le vent a tourné» pour la Belle Province.

Une solide création d'emplois et une hausse des dépenses de consommation des ménages québécois ont déjà stimulé le produit intérieur brut (PIB) en 2016, pour le faire progresser de 1,7 %, a souligné le groupe de recherche. En comparaison, la croissance économique du Québec n'avait été que de 1,2 % en moyenne lors des quatre années précédentes, a observé le Conference Board.

Mais si la croissance de l'économie du Québec devrait se maintenir dans les deux prochaines années, la prudence reste de mise, prévient le groupe de recherche. Des changements aux politiques américaines de libre-échange pourraient représenter un risque pour les échanges commerciaux de la province, note-t-il.

En outre, le Conference Board voit dans les tendances d'investissement du secteur privé un risque aussi important. En tenant compte de l'inflation, l'investissement des entreprises privées, plus précisément en matériel et en outillage, a atteint en 2016 son plus faible niveau en 15 ans. «Le malaise est persistant, mais cette tendance doit être inversée afin de ne pas compromettre la croissance économique anticipée», fait-il valoir.

«Par ailleurs, le ratio de la dette au PIB demeure très élevé par rapport à celui des autres provinces canadiennes, souligne le rapport du Conference Board. Le Québec doit donc continuer à contrôler attentivement son ratio d'endettement.»

Le Conference Board indique qu'il pourrait revoir ses perspectives pour le Québec «légèrement» à la hausse dans la foulée de la publication du budget de la province. Le groupe n'avait pas anticipé la baisse d'impôt générale des particuliers et le remboursement rétroactif de la contribution santé de 2016, deux éléments annoncés mardi par Québec et qui laissent, selon ses calculs, 735 millions de plus aux contribuables.

L'organisme avait recommandé à Québec de faire preuve de prudence dans l'utilisation du surplus «disproportionné» du dernier exercice. Du coup, il se réjouit du fait que le budget ne soit pas tombé «dans le piège des dépenses exagérées».

«Avec la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse, le Québec est l'une des seules provinces qui n'accumulent plus de déficits et prévoient des excédents», écrit-il dans son rapport.

Malgré tout, Québec n'a prévu que des sommes de 100 millions par année pour se parer contre certaines éventualités de 2016-2017 à 2019-20, ce qui, aux yeux du Conference Board, «constitue une mince marge de manoeuvre en cette période d'incertitude et de risques plus élevés sur le plan économique».