La ratification à Strasbourg du traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne envoie un « puissant message » contre le protectionnisme, a affirmé Philippe Couillard, mercredi.

« C'est un puissant message qui rappelle que la voie de l'avenir, ce n'est pas le protectionnisme, a dit le premier ministre. Ce n'est pas la fermeture des marchés. Ce n'est pas le populisme, non plus, et ses fausses solutions. »

Quelques heures plus tôt, le Parlement européen a voté en faveur de l'accord malgré une vive contestation. Une grande partie du traité sera donc appliquée de manière provisoire dans les prochaines semaines.

Le premier ministre s'est réjoui de ce dénouement, rappelant au passage que c'est le Québec qui avait initié les pourparlers sous le gouvernement de Jean Charest.

Le vote du Parlement européen survient dans un contexte de montée du protectionnisme, notamment aux États-Unis, où le nouveau président Donald Trump a annoncé son intention de réviser l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Lors d'une rencontre cette semaine avec le premier ministre fédéral Justin Trudeau, M. Trump a cependant précisé que le volet canado-américain du traité ferait l'objet d'ajustements (« tweak ») et non d'une refonte en règle.

L'Assemblée nationale sera appelée à voter sur l'accord, elle aussi. M. Couillard affirme que son gouvernement appuiera sans réserve la ratification du traité par le Canada.

M. Couillard estime que l'entrée en vigueur du traité de libre-échange constitue une « occasion » pour les entreprises québécoises à partir à la « conquête » du marché européen.

« Je ne connais (...) aucun exemple d'un pays qui a prospéré en fermant ses marchés », a-t-il déclaré.

Lisée prudentLe chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a lui aussi salué la ratification de l'accord de libre-échange avec l'Union européenne. Le traité procurera un avantage concurrentiel aux entreprises québécoises qui, contrairement aux entreprises américaines, éviteront bientôt des tarifs douaniers sur le Vieux Continent.

En revanche, il exhorte le gouvernement Couillard à attendre de connaître les mesures compensatoires qui seront versées par Ottawa aux producteurs laitiers avant de confirmer son appui au traité.

« Si M. Couillard décide de faire voter son décret par le conseil des ministres, on n'a plus aucun rapport de force pour notre industrie laitière et fromagère et on ne sera jamais compensés correctement », a fait valoir M. Lisée.