Les investissements en capital de risque ont poursuivi leur croissance à Montréal au cours de la dernière année, de sorte que la métropole continue d'occuper le deuxième rang à l'échelle nationale, loin derrière Toronto, d'après un rapport publié hier.

Au total, 334 millions US ont été injectés à Montréal dans le cadre de 41 transactions, ce qui représente des augmentations respectives de 8 et 11%, indique l'enquête MoneyTree, réalisée conjointement par PwC Canada et CB Insights.

Sans surprise, c'est Toronto qui continue d'occuper la position de tête, avec des investissements totalisant 578 millions, en hausse de 10%, et ce, même si le nombre de transactions a fléchi de 4%, à 87.

«Montréal ne ramasse pas les miettes et ne perd pas de terrain, a souligné l'associée spécialisée en transactions chez PwC, Christine Pouliot. La métropole demeure en croissance. Toronto est un marché plus grand, il est donc normal que la ville accapare une plus grande part du capital.»

Si Montréal se trouve derrière la Ville-Reine, cela ne l'a pas empêché pour autant d'attirer des investissements d'envergure en 2016, souligne Mme Pouliot, ajoutant qu'il s'agit d'un élément «très positif».

À titre d'exemple, celle-ci évoque la ronde de financement de 100 millions US effectuée par Dalcor Pharmaceutiques, la transaction la plus importante de la dernière année à Montréal en matière de capital de risque et la deuxième à l'échelle nationale derrière l'entreprise de bracelets connectés Thalmic Labs, qui a obtenu un financement de 120 millions à Waterloo, en Ontario.

Les 61 millions US obtenus par Hopper et son application mobile destinée aux voyageurs désireux d'obtenir les meilleurs prix possible pour leurs billets d'avion se démarquent également parmi les investissements effectués à Montréal, affirme la spécialiste de PwC.

«C'est un aspect que j'apprécie beaucoup du rapport parce que cela démontre que la métropole est capable d'aller chercher des montants importants», dit Mme Pouliot.

Valeur en hausse

À l'échelle nationale, la valeur des investissements a été de 1,7 milliard US, en faible baisse de 0,3%, mais leur nombre a grimpé de 7% pour s'établir à 266.

Des augmentations ont été constatées dans les secteurs de l'internet ainsi que des technologies mobiles et des télécommunications, mais une baisse de 34% a été observée dans celui des soins de santé, ce qui n'inquiète pas outre mesure Mme Pouliot.

«Il y a eu un boom incroyable en 2014 et en 2015, dit-elle. Ce n'est que le retour du balancier. Cela n'enlève rien à ce secteur. Ce n'est qu'une pause que prennent les investisseurs.»

Contraste

Le portrait canadien contraste avec les tendances observées ailleurs dans le monde, puisque les auteurs du rapport disent avoir constaté que les entreprises financées par du capital de risque ont reçu 100,8 milliards US, par l'entremise de 8372 transactions. Cela représente des reculs de 23 et 10%, respectivement.

«Ce que ça envoie comme message, c'est qu'il y a manifestement une reconnaissance dans la capacité d'innover de nos entrepreneurs», estime Mme Pouliot, qui ajoute que près de 40% des sommes injectées dans des entreprises en démarrage ou en croissance proviennent d'investisseurs étrangers, principalement des États-Unis et de l'Asie.

Mme Pouliot ne s'est pas inquiétée du ralentissement constaté à l'échelle mondiale, affirmant qu'il s'agissait d'une situation «temporaire». Selon elle, pour le moment, rien ne laisse présager un recul des investissements en capital de risque, malgré l'incertitude mondiale provoquée notamment par l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, aux États-Unis.

Par ailleurs, la Banque de développement du Canada a été l'investisseur le plus actif, d'après le rapport, avec un total de 30 transactions, suivi par les 17 transactions réalisées par Innovacorp, établi à Halifax, en Nouvelle-Écosse. La firme montréalaise Real Ventures Capital s'est classée au troisième rang en effectuant 14 transactions.

PHOTO Martin Chamberland, LA PRESSE

Les investissements ont augmenté dans les secteurs de l'internet ainsi que des technologies mobiles et des télécommunication à Montréal.