Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse jeudi, les investisseurs s'attachant aux aspects positifs du rapport hebdomadaire sur l'offre et la demande de pétrole aux États-Unis malgré une petite hausse inattendue des réserves de brut.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a progressé de 29 cents à 51,37 dollars sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a pris 24 cents à 54,16 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE).

Contrairement aux attentes, les stocks américains de brut, qui constituent le chiffre phare du rapport du Département de l'Énergie (DoE), ont augmenté de 2,3 millions de barils la semaine précédente, selon les données publiées jeudi.

Cela n'a pas trop entamé la légère tendance à la hausse des prix engagée depuis le début de la séance, les opérateurs du marché de l'or noir relevant notamment la baisse des réserves au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), qui sert de baromètre pour les cours à New York, et un léger tassement de la production américaine.

Cette quasi-stabilité des extractions aux États-Unis a suffi à rassurer le marché, où les spéculations vont bon train sur un éventuel retour en force de la production américaine, notamment de pétrole de schiste, grâce à des prix plus hauts qui rendent à nouveau rentable les gisements.

Pétrole de schiste

Dans son rapport mensuel, l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) a d'ailleurs encore estimé jeudi que la production américaine allait augmenter en 2017, mais cela n'a guère eu d'impact immédiat sur les cours, au lendemain de déclarations de son directeur ayant préparé le terrain.

«Il y aura une augmentation de la production de pétrole de schiste américain, mais cela prendra du temps pour compenser ce que l'on va perdre par ailleurs», a pour sa part estimé Phil Flynn de Price Futures Group.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie, ont en effet engagé le 1er janvier un mouvement de réduction concertée de l'offre dans le but de faire remonter durablement les prix.

À ce sujet, le membre dominant du cartel, l'Arabie saoudite, a indiqué par la voie de son ministre du pétrole «que le marché allait se rééquilibrer», a rapporté Phil Flynn.

«L'OPEP et la Russie vont pouvoir se féliciter mutuellement pour leurs efforts, mais pour pouvoir rééquilibrer le marché, il faudrait que tous les participants respectent complètement l'accord, ce qui ne laisse aucune marge de manoeuvre», a prévenu Olivier Jakob, de Petromatrix.

Le comité de surveillance de l'accord, composé de membres de l'OPEP et de certains de ses partenaires, se réunira à Vienne ce week-end.

Plus généralement, l'AIE et l'OPEP, qui a également publié son rapport mensuel cette semaine, estiment que les membres du cartel ont réduit leur production dès le mois de décembre, alors que son accord ne les engage que depuis début janvier.

Les extractions pourraient en revanche s'accélérer aux États-Unis, principal pays producteur qui n'est pas engagé par les accords de réduction de l'offre.