Pour les milieux d'affaires québécois, l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis est tantôt une nouvelle inquiétante, tantôt un développement favorable pour ceux qui font des affaires avec la première économie mondiale.

Marc Dutil, président et chef de la direction, Groupe Canam

« Les républicains ont exprimé leur intention de maintenir les investissements dans les infrastructures, un domaine où nous sommes actifs aux États-Unis comme fournisseur de structures d'acier. Par ailleurs, la présence de Canam des deux côtés de la frontière [16 usines aux États-Unis et 7 au Canada] nous procure une flexibilité face aux fluctuations des devises et aux pressions protectionnistes qui pourraient survenir. »

George Schindler, président et chef de la direction, CGI

(en conférence téléphonique d'analystes lors de la publication des résultats de quatrième trimestre)

« Notre modèle d'affaires aux États-Unis [28 % des revenus totaux de CGI] est assez bien équilibré entre les secteurs commercial et gouvernemental. Aussi, tous les quatre ou huit ans, il y a un cycle de changement au sein du gouvernement [américain]. La nouvelle administration [de M. Trump] a des priorités qui ne peuvent être réalisées sans la technologie. C'est la façon dont nous approchons la situation. »

Karl Blackburn, directeur principal, affaires publiques et relations gouvernementales, Produits forestiers Résolu

« La bonne continuité d'accès au marché américain pour le bois d'oeuvre canadien est notre principale préoccupation, après les propos protectionnistes tenus par Donald Trump et Mme Clinton durant la campagne.

« En contrepartie, l'objectif de M. Trump de rehausser la croissance de l'économie américaine à 4 % par an passera inévitablement par un regain de la construction. Ça augure une hausse de la demande de bois d'oeuvre à prix compétitif et de qualité, comme ce que l'on produit au Québec et au Canada. »

Francis Généreux, économiste principal, Mouvement Desjardins

« Au-delà des effets immédiats de sa victoire sur les marchés, le programme de M. Trump pourrait amener une contribution positive à l'économie américaine à court terme.

« Toutefois, le durcissement des relations internationales, notamment en ce qui a trait aux accords commerciaux, pourrait miner cette croissance. »

Yves-Thomas Dorval, PDG du Conseil du patronat du Québec (CPQ)

« Les tendances protectionnistes qui ont émergé au cours des derniers mois de campagne électorale nous inquiètent. Le partenariat commercial que le Canada et les États-Unis partagent depuis des années, par l'entremise notamment de l'ALENA, est un exemple de synergie solide qui profite à l'ensemble de nos entreprises et citoyens. Rappelons que presque 80 % des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis : il est donc fondamental pour notre économie de préserver des échanges fluides et l'accès à ce marché de près de 320 millions de personnes. »

Éric Tétreault, PDG de l'Association des manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ)

« Nous souhaitons que le Canada et les États-Unis, qui sont des partenaires commerciaux très importants, maintiennent le cadre actuel de libre-échange, qui est le moteur de la croissance économique en Amérique du Nord.

« Par ailleurs, une réduction substantielle du fardeau fiscal des entreprises aux États-Unis pourrait amener plus d'investissement là-bas au détriment du Canada. Nous demandons aux gouvernements du Québec et du Canada de s'assurer que les entreprises d'ici oeuvrent dans un climat d'affaires compétitif. »

Stéphane Forget, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec

« À la lumière des idées et valeurs protectionnistes qui ont été discutées lors de la campagne électorale américaine, nous entrons dans une période d'incertitude et d'inquiétude dans nos rapports commerciaux avec les États-Unis. »

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George Schindler, président et chef de la direction, CGI

Photo fournie par Produits forestiers Résolu

Karl Blackburn, directeur principal, affaires publiques et relations gouvernementales, Produits forestiers Résolu