Le spécialiste du voyage Transat a bouclé la vente de ses activités en France et en Grèce au numéro un mondial du tourisme, l'Allemand TUI, qui retrouve ainsi sa place de premier opérateur sur le marché français, selon un communiqué du groupe lundi.

Cette transaction, qui s'élève à 54,5 millions d'euros, «marque une étape importante dans l'histoire de Transat. Elle va nous permettre de poursuivre notre recentrage stratégique et d'accélérer notre développement sur le marché des Amériques», a déclaré le PDG de Transat, Jean-Marc Eustache.

Avec ses marques Look Voyages et Vacances Transat, Transat France compte environ 560 salariés et a fait voyager quelque 375 000 personnes en 2015, avec comme destinations phares l'Espagne, la Grèce, Cuba ou la République dominicaine.

La cession de Transat France et de Tourgreece ne change rien au programme transatlantique de Transat et n'aura pas d'impact sur les activités d'Air Transat, a précisé le voyagiste.

Air Transat prévoit d'exploiter des liaisons entre 22 villes canadiennes et 35 «destinations soleil» au Mexique et dans les Caraïbes cet hiver, et entre six villes canadiennes et 27 villes européennes l'été prochain.

Le prix final de l'opération pourrait être modifié au moment de la clôture définitive des comptes en fonction d'un ajustement lié au fonds de roulement, a indiqué Transat.

La transaction a reçu le feu vert de la Commission européenne le 21 octobre, qui a estimé qu'elle «contribuait à la consolidation du marché des voyages à forfait en France».

Le nouvel ensemble représentera 21% du marché français, TUI France reprenant la place de leader, après avoir été dépassé il y a un an par son concurrent Karavel-Promovacances après son rachat du voyagiste Fram.

Ce rapprochement suscite l'inquiétude des syndicats de Transat France. Le comité d'entreprise, qui a émis un avis négatif en juin, a demandé en référé que soient communiqués à son cabinet d'experts les documents nécessaires à l'analyse de l'opération.

Le tribunal de grande instance de Créteil devrait rendre sa décision le 10 novembre.

«Ce qu'on veut, c'est pouvoir anticiper» les conséquences de ce rachat pour les salariés, notamment du fait de postes doublons, et «connaître la stratégie de TUI», a expliqué à l'AFP Stéphanie Dayan, déléguée CFDT et élue au CE de Transat France.

De son côté, TUI a assuré vendredi dans un communiqué avoir fourni les «informations nécessaires aux experts pour la bonne appréciation de la procédure de concentration, dans la limite de la confidentialité d'informations sensibles».

Le «projet de rapprochement des entités juridiques et de ses conséquences sur l'emploi fera l'objet ultérieurement» d'une consultation des instances représentatives du personnel, a ajouté l'opérateur.