Ce sont finalement 11 hôtels, à Montréal et Québec, qui seront touchés par une journée de grève de leurs travailleurs vendredi - à moins d'un déblocage de dernière minute.

Tous ces syndicats, affiliés à la Fédération du commerce de la CSN, se sont dotés d'un mandat de grève de 72 heures. La journée de vendredi sera la première de ces trois journées de grève.

Les hôtels touchés sont, dans la région de Montréal: l'Hôtel Ritz-Carlton, l'Hôtel des gouverneurs Place Dupuis, le Hilton Laval, le Quality Suites de Pointe-Claire, l'Hôtel Bonaventure, le Holiday Inn Laval et l'Hôtel Lord Berri.

À Québec, les établissements touchés sont le Hilton Québec, le Delta Québec, l'Hôtel Pur et l'Hôtel Classique, a précisé au cours d'une entrevue jeudi Michel Valiquette, porte-parole syndical pour cette négociation coordonnée dans l'hôtellerie.

À Sherbrooke, les syndiqués de l'hôtel Quality se sont déjà dotés d'un mandat de grève générale illimitée, mais ils n'ont pas prévu exercer leur mandat de grève dès vendredi, a noté M. Valiquette.

Les principaux points en litige sont les salaires, les indemnités de vacances et de départ. Le syndicat se dit prêt à conclure une convention collective de quatre ans, plutôt que trois comme c'est généralement le cas, mais à condition que l'augmentation de salaire soit plus élevée pour cette quatrième année.

D'ailleurs, une première entente de principe est intervenue dans le cadre de cette négociation coordonnée qui touche 25 hôtels dans lesquels la CSN a des membres, dans l'ensemble du Québec.

Elle a été conclue mercredi à l'Hôtel Marriott Château Champlain, au centre-ville de Montréal. Celle-ci prévoit justement des augmentations de salaire de l'ordre de 3, puis 3, 3 et 4 pour cent. Elle inclut également des améliorations au chapitre des indemnités de vacances et de départ, a indiqué M. Valiquette.

«C'est l'entente étalon; à partir d'aujourd'hui, c'est le règlement» qui sera demandé dans les autres hôtels, puisqu'il s'agit d'une négociation coordonnée, a prévenu M. Valiquette.

Au départ, le syndicat revendiquait des augmentations de 4, 4, 4 et 5 pour cent.

Les augmentations de salaire de 3%, 3%, 3% et 4% dépassent ce qui a été obtenu dans bien d'autres secteurs d'activités. M. Valiquette le justifie par la mobilisation de ses membres, par la négociation coordonnée qui a accru son rapport de forces, ainsi que par la saison touristique exceptionnelle qu'a connue le Québec.

«Ce n'est pas simplement un été 2016 exceptionnel; il y a de la croissance au niveau hôtelier depuis plusieurs années, 2015 étant une année record et 2016 va battre 2015. Et les prévisions pour 2017 sont supérieures à celles de 2016. Donc, on est dans une situation économique fort intéressante. On est en pleine croissance. Et les principaux acteurs de cette croissance-là, ce sont les travailleuses et les travailleurs. Donc, ils méritent leur juste part au niveau salarial et au niveau des conditions de travail», a plaidé M. Valiquette.