Accusé de délit d'initié, l'ex-chef de la direction d'Amaya a reçu une importante augmentation de salaire l'an dernier alors qu'il dirigeait la société qui exploite le populaire site PokerStars.

David Baazov, qui ne tentera pas de se faire réélire au conseil d'administration, a touché 1 million $ en 2015, ce qui représente une hausse de 71 %, indique la circulaire de sollicitation envoyée aux actionnaires en vue de l'assemblée annuelle du 28 juin.

M. Baazov, qui s'est temporairement retiré de ses fonctions de chef de la direction d'Amaya, a également reçu des attributions fondées sur des actions évaluées à plus de 41 000 $.

Cela fait passer sa rémunération globale - qui comptabilise les options, diverses primes et régime de retraite - à 1,04 million $.

Le salaire total de M. Baazov s'était établi à 639 847 $ en 2014, lorsque l'entreprise établie à Pointe-Claire avait complété la mégatransaction de PokerStars et Full Tilt, réalisée au coût de 4,9 milliards $ US.

Au cours de l'exercice 2015, Amaya a engrangé des profits de 239 millions $ sur des revenus de 1,37 milliard $, comparativement à une perte de 7,5 millions $ et un chiffre d'affaires de 553,7 millions $ l'année précédente.

M. Baazov s'était retiré temporairement de ses fonctions en mars dernier dans la foulée des cinq chefs d'accusation déposés contre lui par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

On lui reproche entre autres d'avoir influencé ou tenté d'influencer le cours du titre d'Amaya et d'avoir communiqué une information privilégiée. Deux autres personnes et trois compagnies sont également dans la mire du gendarme financier québécois dans cette affaire.

M. Baazov a nié les allégations à son endroit et dit être en mesure de prouver son innocence. Le dossier reviendra devant le tribunal le 7 septembre.

Pour sa part, le directeur financier Daniel Sebag, qui quittera également le conseil d'administration, a vu sa rémunération totale bondir de 56 % en 2015 pour s'établir à 832 232 $.

D'autres membres de la haute direction d'Amaya ont également reçu des hausses de salaires à la suite de promotions.

C'est notamment le cas de Rafi Ashkenazi, qui occupe le poste de chef de la direction par intérim, dont le salaire total a plus que triplé pour atteindre 2,14 millions $.