Quoi de plus efficace pour intégrer les nouveaux arrivants que de leur faciliter l'accès à un emploi? C'est ce que s'applique à faire la chambre de commerce du Montréal métropolitain avec la journée d'information et de réseautage à l'intention des réfugiés syriens, tenue hier au centre-ville de Montréal.

Originaire d'Alep, Nael Fadhi, 38 ans, en était un participant attentif. Arrivé au pays en décembre dernier, il s'est mis au français sans attendre. Il termine son deuxième cours au cégep du Vieux Montréal dans quelques semaines. Il a une expérience dans la vente et les achats. «Tout ce qui peut nous aider à mieux comprendre le marché de l'emploi local est utile», a-t-il dit à La Presse, à la pause.

Une centaine de réfugiés comme lui ont assisté à l'événement qui réunissait une centaine d'employeurs, ainsi qu'une vingtaine de facilitateurs socio-économiques, dont des interprètes.

«On avait lancé un appel à la communauté d'affaires en décembre dernier, a expliqué Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre de commerce du Montréal métropolitain.

«L'événement découle des réponses qu'on avait eues des entreprises qui voulaient s'engager. On est très heureux. C'est le premier événement d'une série qu'on va vouloir organiser.»

L'activité comportait deux volets. Le premier consistait en un échange d'informations sur différentes facettes du marché du travail. Des présentateurs arabophones sont venus expliquer, par exemple, les perspectives d'emploi dans différents domaines comme la comptabilité, la mode et la restauration.

Des questions sur la reconnaissance des diplômes

Des questions ont surgi concernant la reconnaissance des titres professionnels et l'équivalence des diplômes. «Je dois travailler pour subvenir à mes besoins», a dit Aida Fares, qui cherche un emploi dans le secteur de la mode. Technicienne en pharmacie, elle cherchait hier à obtenir des réponses sur la procédure à suivre pour faire reconnaître son savoir.

En deuxième partie, les chercheurs d'emploi syriens avaient la possibilité de rencontrer des entreprises ayant des postes à pourvoir. Des noms connus comme Agropur, Aldo, Savoura, Desjardins, Banque Nationale, les comptables EY, les services alimentaires Sodexo Canada, l'assureur Bélair Direct, le festival Just for Laughs et le fabricant de portes et fenêtres Novatech étaient présents.

Iyad, 45 ans, est arrivé au pays à la mi-février avec sa famille. Ils habitaient la banlieue de Damas. Ils sont passés par le Liban avant d'arriver au Canada. Ses trois enfants ont intégré le système scolaire québécois. «Je suis content pour eux. Il y a un avenir pour eux dans ce pays», s'est-il réjoui. Dans le moment présent, l'emploi est sa priorité numéro un. Il a une expérience de 25 ans comme programmeur et développeur en informatique. Sa femme a une formation en génie électrique. «Nous avions de bons emplois en Syrie avant que la guerre ne détruise tout», a-t-il dit.

L'assureur Intact Corporation financière a assumé une bonne partie du coût de l'événement. «C'est la Fondation Intact qui s'est commise à travers le pays pour 175 000 $ pour la cause des réfugiés syriens. De cette somme, 100 000 $ sont destinés aux enfants syriens par l'entremise de l'UNICEF, dit Patrick Welsh, vice-président ressources humaines pour Intact Assurance au Québec. Intact est le propriétaire de l'assureur Bélair Direct, qui a des besoins considérables en main-d'oeuvre.

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QUELQUES CHIFFRES

3500 : Nombre de réfugiés syriens accueillis dans la région de Montréal

150 000 : Nombre de postes à pourvoir à Montréal de 2013 à 2017

100 : Nombre d'entreprises ayant participé à la journée d'hier

Sources : CCMM et Emploi-Québec