Quand on travaille au salaire minimum, mieux vaut vivre à Trois-Rivières ou à Montréal, conclut une étude de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS).

Même avec la hausse prochaine de 10,55 $ à 10,75 $ de l'heure, le salaire minimum ne peut pas faire vivre convenablement les travailleurs québécois, selon l'organisme de recherche.

Même en travaillant à plein temps, ceux qui vivent en région et ceux qui vivent seuls ont particulièrement de la difficulté à joindre les deux bouts.

L'IRIS a d'abord établi le revenu nécessaire pour vivre normalement selon qu'on vit à Montréal ou en région. Le calcul comprend les dépenses de base, comme le logement et la nourriture, mais aussi le transport, l'internet et les soins dentaires. Il inclut quelques sorties et deux semaines de vacances par année, ainsi qu'un peu d'épargne pour faire face aux imprévus.

Le calcul a été fait pour Montréal, Québec, Trois-Rivières, Saguenay et Sept-Îles et pour trois situations : un couple dont les deux conjoints travaillent avec deux enfants, une personne seule avec un enfant et une personne seule sans enfant.

L'étude conclut que les personnes seules sont les plus défavorisées par le salaire minimum, peu importe où elles vivent au Québec. Les familles, monoparentales ou non, s'en tirent mieux en partie grâce aux allocations familiales et autres prestations gouvernementales.

Il vaut mieux vivre en ville qu'en région avec 10,75 $ de l'heure, a aussi calculé l'IRIS. La différence vient surtout du fait qu'il faut une voiture, et parfois même deux dans le cas d'une famille avec deux enfants dont les deux conjoints travaillent.

Résultat : dans tous les cas, le salaire minimum de 10,75 $ ne suffit pas à assurer une vie décente dans aucune des situations examinées. Ceux qui s'en tirent le mieux sont les chefs de famille monoparentale qui vivent à Trois-Rivières. Les personnes seules qui vivent à Sept-Îles sont les moins nanties, puisqu'elles devraient gagner 8,83 $/h de plus que le salaire minimum pour vivre convenablement, selon l'IRIS.