La Caisse de dépôt et placement n'a pas à prendre à sa charge le développement du transport en commun de toute l'île de Montréal. Cette tâche revient aux gouvernements et c'est à eux qu'il faut adresser les critiques, a rappelé mardi le président de l'institution, Michael Sabia.

Dans le cadre de l'étude des crédits budgétaires 2016-2017 du ministère des Finances, M. Sabia a répliqué à tous ceux qui critiquent le tracé choisi pour le futur train électrique financé par la Caisse.

«Nous ne sommes pas responsables de la planification du transport pour l'île de Montréal. Ce n'est pas notre métier, ce n'est pas notre responsabilité», a commenté M. Sabia, rejetant toute critique, lors d'une mêlée de presse, en marge de la rencontre avec les parlementaires.

Il n'est donc pas dans les plans de revoir le tracé, a-t-il soutenu.

Le futur train électrique, un projet de 5,5 milliards $ lancé vendredi dernier, couvrira un vaste territoire de 67 km, de la Rive-Sud à la Rive-Nord, de même que l'aéroport Trudeau et l'Ouest de l'île, mais sera absent de toute la moitié est de l'île de Montréal.

Une coalition formée de gens de l'est de la ville, dont le maire de Montréal-Est, Robert Coutu, est en train de voir le jour pour convaincre la Caisse de modifier le tracé. Leur crainte est partagée par les députés péquistes de l'Est de Montréal, qui concluent que leurs citoyens risquent d'être les grands oubliés du mégaprojet.

M. Sabia s'est dit à ce propos «bien conscient» des connexions nécessaires à prévoir entre le futur train électrique et le réseau actuel de transport en commun, qui traverse la moitié est de l'île.

À propos de la protection des sièges sociaux et du mandat de développement économique dévolu à l'institution qu'il dirige, M. Sabia a indiqué que la Caisse avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour conserver en des mains québécoises le Groupe St-Hubert, vendu récemment à Cara.

«Nous avons bien répondu à la demande, selon nous, de M. (Jean-Pierre) Léger (l'ancien propriétaire). Il est venu nous voir il y a des mois et nous a demandé de faire une offre à 40 ou 45 %, une position importante mais quand même minoritaire», a-t-il dit.

«Nous avons répondu à toutes ses demandes, mais en fin de compte et, ça c'est son droit, il a décidé de vendre la société à la société Cara», a relaté le président de la Caisse.

«Perdre un siège social, ce n'est jamais une bonne nouvelle», a-t-il ajouté, en disant qu'en ce domaine «la meilleure défense, c'est l'attaque».