C'est officiel, le Canadien ne participera pas aux séries éliminatoires de la LNH. À moins d'un extraordinaire revirement de situation, aucune des six autres équipes canadiennes n'aura cette chance. Les impacts, positifs ou négatifs, devraient se faire ressentir à plusieurs endroits.

Groupe TVA

Le détenteur des droits de diffusion francophone des séries éliminatoires, payés très cher, est évidemment l'un des premiers touchés.

Dès la fin de février, l'analyste de la Financière Banque Nationale Adam Shine prévoyait « que les revenus publicitaires pourraient être sous pression au premier semestre 2016 (particulièrement le deuxième trimestre) si aucune équipe canadienne ne devait se qualifier pour les séries éliminatoires ».

Sportsnet

L'improbable élimination de toutes les équipes canadiennes n'était certainement pas prévue par la filiale sportive de Rogers.

« Cette année est une anomalie, puisque non seulement aucune équipe canadienne ne s'est qualifiée, elles ont toutes été hors de la course très tôt, analyse Scott Moore, président de Sportsnet et des propriétés LNH chez Rogers. Nous réagissons sans surréagir. Nous avons un plan pour livrer les séries éliminatoires aux Canadiens en misant sur notre philosophie axée sur les vedettes et les bonnes histoires qui émergent. »

L'entreprise se console en disant que le visionnement de vidéos sur le site internet Sportsnet.ca a progressé de 300 % dans la dernière année et que les abonnements au forfait GameCentre Live sont en hausse de 88 %.

Québécor et Rogers

Les pertes publicitaires prévisibles dans les filiales TVA et Sportsnet ne devraient pas avoir d'impact significatif chez leurs parents Québecor et Rogers, rassurent toutefois les analystes.

« C'est une erreur d'arrondissement pour ces deux entreprises, c'est tellement petit par rapport à leur taille totale », relativise par exemple Robert Bek, de la CIBC.

Aucun des analystes consultés n'avait d'ailleurs jugé bon de tenir compte de cette possibilité dans ses prévisions touchant les deux géants.

Restaurants et bars

Le président du Groupe Sportscene (restaurants La Cage), Jean Bédard, indiquait récemment dans nos pages que l'absence du Canadien ne lui causerait pas de soucis, en raison du réalignement de la stratégie marketing de son entreprise. « Si ça s'était passé l'année dernière, ça aurait été différent », admettait-il.

Ailleurs, c'est la catastrophe, selon le président de l'Union des tenanciers de bars du Québec, Peter Sergakis.

« En ajoutant le fait que l'économie de Montréal va mal, c'est terrible, c'est le pire que j'ai vu dans les 20 dernières années. »

Agences publicitaires

Prévisible depuis à tout le moins le début de 2016, l'élimination du Canadien ne causera pas de bouleversements soudains dans l'industrie publicitaire. « Il y avait déjà un ralentissement au niveau des réservations, un détournement des volumes », indique Francine Marcotte, vice-présidente directrice chez Cossette.

La part des budgets annuels des annonceurs prévue pour les séries sera réaffectée, sans grande conséquence pour les agences. Certains budgets additionnels qui peuvent être affectés quand le Canadien atteint la deuxième ronde n'y seront pas, admet Mme Marcotte. « C'est peut-être surtout du côté de la création publicitaire que ça se fera sentir. »

Impact de Montréal

Le vice-président exécutif de l'Impact commence par insister : il ne souhaite jamais de mal au Canadien, ni aux Alouettes d'ailleurs. « On ne veut pas que notre réussite dépende des insuccès des deux autres équipes de Montréal. »

L'élimination du Canadien n'a « pas d'effet particulier jusqu'à présent », poursuit-il.

« La seule chose que je peux voir, c'est que c'est toujours difficile pour nous, mais pas à cause du Canadien. Il y a encore une mentalité que le soccer est un sport d'été. Là, il y a une possibilité d'avoir de l'espace médiatique supplémentaire, peut-être que ça pourrait aider. »