Même si le Québec est maintenant moins visible en Italie, la tâche n'est pas plus ardue lorsque vient le temps de courtiser la communauté d'affaires de ce pays, estime le premier ministre Philippe Couillard.

Après un séjour écourté dans les Alpes suisses au Forum économique de Davos en raison des funérailles de René Angélil, M. Couillard termine lundi, à Milan, sa mission entamée la semaine dernière.

Le coeur économique et industriel de l'Italie est la Lombardie, au nord, avec sa capitale, Milan, où le Québec avait pignon sur rue, avant que le gouvernement Couillard mette la clé dans la porte en plus de réduire budget de la délégation québécoise à Rome.

Questionné, le premier ministre a estimé qu'il n'était pas contradictoire d'aller courtiser les investisseurs à Milan après y avoir fermé le bureau québécois.

«Ça se fait à partir de Rome maintenant, a-t-il répondu, jeudi dernier, alors qu'il dressait le bilan de son passage au Forum économique de Davos. À date, cela n'a pas eu d'impact. Les entreprises continuent à nous contacter.»

En septembre dernier, La Presse Canadienne avait rapporté que le gouvernement Couillard avait aboli près du quart des postes composant son réseau de représentation internationale.

«Il y a des endroits où l'on a diminué notre présence en confiant le mandat à d'autres (bureaux) mais il y a des endroits où nous en ouvrons, a affirmé le premier ministre. Ce sont des choix.»

Celui-ci a ajouté que le Québec était maintenant présent à Houston, Palo Alto, dans la Silicon Valley, en Californie, et qu'une délégation ouvrira ses portes à Dakar, au Sénégal.

C'est la deuxième fois en moins d'un an que M. Couillard effectue une mission économique en Italie.

En mai dernier, il était venu à Rome vendre son Plan Nord et sa Stratégie maritime à des gens d'affaires afin de reprendre contact avec l'industrie, puisqu'il était le premier chef de gouvernement depuis 2001 à effectuer une mission du genre en territoire italien. Il n'y avait toutefois pas eu de signature de contrats.

Lundi, dans la capitale économique italienne le premier ministre poursuivra son opération charme en s'adressant notamment à la Confindustria, la principale organisation nationale des entreprises manufacturières et de services au pays. Il prendra également part à une série de rencontres à saveur économique, notamment avec l'ex-président italien Mario Monti.

Avant de quitter Davos pour rentrer à Montréal le temps d'assister aux obsèques de M. Angélil, M. Couillard a confié avoir réfléchi à la possibilité d'annuler le volet italien de sa mission économique, avant de se raviser.

«Les gens m'ont invité personnellement, avait-il indiqué, à Davos. Ceux qui ont confirmé leur présence ont de l'intérêt pour le Québec. C'est de mon devoir d'y aller.»

Parallèlement, lundi, le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, sera à Bruxelles, en Belgique afin de s'informer des derniers détails des négociations entre le Canada et l'Union européenne au sujet de l'accord de libre-échange conclu entre les deux parties.

Il sera accompagné par l'ex-premier ministre péquiste et négociateur en chef du Québec dans ce dossier Pierre-Marc Johnson.

De l'avis de M. Daoust, le texte final de l'entente de libre-échange devrait être ratifié dans environ un an par les nombreux parlements concernés.

Par ailleurs, samedi, avant de quitter le Forum économique mondial, le premier ministre canadien Justin Trudeau avait rencontré le président du Parlement européen, Martin Schulz, notamment afin d'aborder ce dossier.