Après avoir connu des sommets il y a quelques années, l'industrie de la construction devrait affronter un autre ralentissement en 2016, prévient la Commission de la construction du Québec.

Pour l'ensemble de l'industrie, la CCQ prévoit un total de 142,7 millions d'heures de travail en 2016, une baisse de 0,9 %. Déjà, en 2015, l'industrie avait connu un ralentissement de 5,6 % et un autre de 3,7 % en 2014.

«L'année 2012 a été le dernier sommet dans l'industrie de la construction. Depuis cette année-là, on connaît des baisses de l'ordre de 4 ou 5 % par année», a confirmé au cours d'une entrevue, mardi, Charles Morissette, directeur de la recherche et de la documentation à la Commission de la construction.

«Dans l'industrie de la construction, ce n'est pas un phénomène exceptionnel. C'est une industrie qui est extrêmement cyclique, avec des croissances très rapides, mais aussi des périodes de décroissance très rapides. C'est assez exceptionnel si on la compare à d'autres industries, mais dans l'industrie de la construction, c'est un phénomène qui existe depuis toujours», analyse M. Morissette.

Il reste que les nouvelles ne sont pas très réjouissantes: la CCQ prévoit un ralentissement dans trois des quatre sous-secteurs de l'industrie, à savoir le résidentiel (moins 3,2 %), l'institutionnel et commercial (moins 5,1 %), de même que l'industriel (moins 7,8 %).

Seul le sous-secteur du génie civil et voirie devrait connaître une croissance, de 16 % en 2016, engendrée pour l'essentiel par les grands projets de l'échangeur Turcot, à Montréal, et du futur pont Champlain qui reliera Montréal à la Rive-Sud.

«Très souvent, ce sont de grands projets qui font bouger l'industrie de la construction. Si je prends l'exemple de 2012, on avait une conjonction d'événements qui survenaient tous en même temps: le réinvestissement dans les projets d'infrastructures, La Romaine qui était un immense projet du côté du génie civil et, en même temps, on avait une conjoncture favorable du côté du prix des ressources, ce qui avait entraîné beaucoup de projets dans le secteur industriel. Mais là, on vit une situation très différente aujourd'hui», explique M. Morissette.

De même, le ralentissement se fera sentir dans huit des 10 régions du Québec. Les deux régions épargnées seront Montréal - à cause des projets mentionnés précédemment dans le secteur génie civil et voirie - et l'Abitibi-Témiscamingue.

En Abitibi-Témiscamingue, ce sont deux projets qui stimulent davantage l'activité de l'industrie, soit la construction d'un centre de détention à Amos et la construction d'une voie de contournement à Rouyn-Noranda, note M. Morissette.