Certains sont déjà achevés. D'autres, en phase d'élaboration. Voici sept projets qui se démarquent parmi les 180 déposés dans le cadre de Je vois Mtl.

1. Cinéma NDG

L'ancien Théâtre Empress, vacant depuis 1992, trône avec majesté devant le parc Notre-Dame-de-Grâce. Avec différents partenaires, dont la firme Sid Lee Architecture, la résidante du quartier Élaine Éthier propose de transformer le bâtiment en un complexe multiusage, qui inclura quatre salles de cinéma, un restaurant, des bureaux et une salle de réception. Son projet, appelé Cinéma NDG, est évalué à 13 millions de dollars. Élaine Éthier se montre confiante de pouvoir achever le projet en 2017, malgré l'état de décrépitude avancé du bâtiment. Elle salue le soutien de Je vois Mtl, qui lui a donné une visibilité «exceptionnelle». «Je pense que ça a beaucoup accéléré le projet en termes de subventions, et de l'intérêt qu'il suscite.»

2. Plan Montréal - Ivanhoé Cambridge

La filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec compte investir 1 milliard au centre-ville de Montréal au cours des prochaines années. Son engagement pris dans le cadre de Je vois Mtl prévoit un réaménagement complet de l'esplanade de Place Ville Marie, dont elle est propriétaire. L'élaboration des plans va bon train, explique Claude Sirois, vice-président exécutif, centres commerciaux, Amérique du Nord, chez Ivanhoé Cambridge. «Depuis l'exercice de Je vois Mtl, on a commencé à tenir plein d'activités sur l'heure du midi, comme un marché public avec des producteurs locaux et des séances de yoga. On a commencé à animer la place pour se préparer à une animation un peu plus permanente et d'un peu plus grande envergure. C'est un endroit tellement spectaculaire et fantastique.»

3. Salon 1861

L'ancienne église Saint-Joseph, nichée entre des habitations à loyer modique du quartier Petite-Bourgogne, passe inaperçue au premier abord. Pourtant, à l'intérieur, ça bourdonne d'activité. Les constructeurs font un sprint final de rénovations avant l'inauguration prochaine du Salon 1861, qui regroupera des espaces de travail collaboratif (co-working) pour 80 entrepreneurs, un restaurant, une vaste salle d'événements et des bureaux. La femme d'affaires Natalie Voland et ses partenaires ont investi des millions pour mener à bien ce projet inédit dans la métropole. «On espère promouvoir la croissance des PME. On a des forces à Montréal, il est temps de les faire rayonner!» Divers partenaires, dont Vidéotron, la firme comptable Richter et la cabinet d'avocats McMillan, y tiendront régulièrement des ateliers de formation en vue d'épauler les jeunes entrepreneurs.

Photo Bernard Brault, La Presse

L'ancienne église Saint-Joseph abrite Salon 1861, qui regroupera des espaces de travail collaboratif.

4. Lande

Malgré le boom de construction des dernières années, les terrains vacants demeurent nombreux à Montréal. Mikael St-Pierre, un jeune urbaniste, a eu l'idée de lancer avec des collègues une plateforme - Lande - qui répertorie tous les terrains disponibles et aide les citoyens à se les réapproprier. Trois projets devraient voir le jour l'an prochain, dont un jardin communautaire à Rosemont et l'installation d'une oeuvre d'art dans le Centre-Sud. «Je vois Mtl, ça a permis d'avoir évidemment une attention médiatique, et ils nous ont aidés à quelques reprises au cours de l'année pour entrer en contact avec des élus et des fonctionnaires», souligne M. St-Pierre. Lande espère embaucher un employé permanent en 2016. 

5. La Remise

La première «bibliothèque d'outils» du Québec a ouvert ses portes en juin dernier dans le quartier Villeray. Le cofondateur Blaise Rémillard et une petite armée de bénévoles y louent environ 900 outils à bas prix, en plus d'offrir des ateliers en menuiserie et en réparation de vélos. Je vois Mtl a fourni un soutien bien concret aux jeunes entrepreneurs, explique-t-il. «On a réussi à lever nos fonds pour démarrer, mais on s'est butés à l'obtention de permis parce qu'on a un modèle atypique. Dans les permis d'utilisation de la Ville, il n'y a pas une case pour les bibliothèques d'outils. On avait accumulé d'importants retards avant de demander l'aide de Je vois Mtl, qui nous ont obtenu un rendez-vous de plus haut niveau auprès de l'administration. Ça a beaucoup accéléré les choses.»

6. Viva Mtl

Le projet mis de l'avant par Desjardins vise d'abord et avant tout à ramener un sentiment de fierté chez les Montréalais. L'institution financière lancera en janvier prochain un vaste concours afin de mettre de l'avant les citoyens, entreprises et organismes qui se démarquent dans les différents quartiers de la métropole. «Plus la participation va être grande, mieux ça va être», dit avec enthousiasme Monique Leroux, la grande patronne de Desjardins. Une camionnette électrique aux couleurs du concours Viva Mtl sillonnera les rues de Montréal tout au long de 2016 pour faire la promotion du projet. Les lauréats se verront remettre une bourse en 2017, dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de la ville.



7. Parcours artistique aéroport/centre-ville


Du béton gris et des cônes orange: voilà ce qui attend les visiteurs à leur sortie de l'aéroport Montréal-Trudeau. Une première impression assez «atroce», dit sans détour Louis Vachon, président de la Banque Nationale. Pour mieux refléter la nature créative de Montréal, son institution érigera la plus longue oeuvre d'art du monde, qui recouvrira un mur antibruit de 4,5 kilomètres entre l'aéroport et le centre-ville. Le projet de 3 millions de dollars est chapeauté par le Musée d'art contemporain de Montréal. Le concept final - qui prévoit aussi une oeuvre géante à l'intérieur de l'aéroport - sera choisi à la mi-décembre. Google assurera le volet interactif du projet. «On veut arriver avec quelque chose qui va refléter Montréal, résume Louis Vachon. C'est quoi, Montréal? C'est la culture, l'innovation.»

Photo Martin Chamberland, La Presse

Mikael St-Pierre et Philippe Letarte, de Projet Lande