La société Club Med, qui projette de construire un village-vacances au Massif de Charlevoix, s'est inscrite au registre des lobbyistes à la mi-juillet à la demande du Commissaire au lobbyisme. Celui-ci avait entrepris des vérifications à la suite d'une plainte pour lobbying illégal déposée contre la société française, a appris La Presse Affaires.

Dans un document émanant du Commissaire que La Presse Affaires a obtenu, il est écrit que les travaux de vérification du Commissaire ont permis de constater que des activités de lobbyisme ont été exercées par le Club Med sans que celui-ci soit inscrit au registre.

Le Commissaire a par la suite adressé une demande formelle aux patrons du Club Med pour que ceux-ci «régularisent leur situation».

Le Club Med s'est finalement inscrit au registre le 21 juillet dernier. L'inscription fait état d'une rencontre avec le premier ministre Philippe Couillard survenue en septembre 2014 et d'une autre rencontre, cette fois avec le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, survenue le 6 mars 2015.

Joint au téléphone hier, le porte-parole du Club Med au Canada, Julien Laurent, n'avait pas en main toute l'information pour commenter.

Groupe Le Massif visé

La plainte pour lobbying illégal visait également Groupe Le Massif. Celui-ci est inscrit au registre depuis 2006, mais il avait omis de rapporter les démarches qu'il a faites auprès de l'Autorité des marchés financiers. Le Massif et ses filiales souhaitent être dispensés de l'obligation de produire un prospectus pour le projet de vente d'habitations récréotouristiques du projet Camps de base, situé au pied de la montagne du Massif, à Petite-Rivière-Saint-François. Le programme de location affectant les unités est considéré comme un contrat d'investissement et, de fait, est assujetti aux dispositions réglementaires entourant la vente de valeurs mobilières.

Comme dans le cas du Club Med, la situation de Groupe Le Massif a depuis été régularisée à la satisfaction du Commissaire, qui a néanmoins mis en garde les fautifs qu'ils pourraient être sanctionnés «en cas de récidive».