L'entreprise montréalaise LANDR Audio, autrefois connue sous le nom de MixGenius, a de nouveaux investisseurs, et pas des moindres: Warner Music Group, le rappeur Nas, un holding derrière lesquels se trouvent Guy Laliberté et Daniel Gauthier (HDGL) ainsi que Plus Eight Private Equity, un fonds regroupant quelques DJ reconnus.

La PME montréalaise a développé LANDR, un logiciel de postproduction sonore automatisée.

«Un peu comme l'autofocus s'est imposé comme une évidence pour les photographes professionnels, nous tentons de faire la même chose avec la production sonore», résume le président de LANDR Audio, Pascal Pilon.

Plus précisément, son logiciel permet aux musiciens de remplacer les coûteux services d'un ingénieur sonore pour l'équilibrage final des pièces musicales.

Il compterait présentement environ 250 000 utilisateurs, le double de ce qu'il comptait en début d'année, et sert à produire 1,2 million de chansons, sur une base annuelle.

«Je crois que LANDR est une technologie révolutionnaire et abordable qui permet aux musiciens de produire des pistes qui ont une finition de qualité, comme les artistes majeurs disposant de gros budgets», a fait valoir Nas par communiqué.

Financement de 6,2 millions US

Au total, la ronde de financement que vient de conclure LANDR Audio est de 6,2 millions US. Outre les nouveaux venus, les investisseurs précédents ont également contribué. Il s'agit des fonds Real Ventures et TandemLaunch, des membres d'Anges Québec ainsi que du fonds mené par Pascal Pilon, YUL Ventures.

Les fonds ont déjà permis à l'entreprise de doubler la superficie de ses bureaux et d'embaucher. Elle compte présentement une cinquantaine d'employés.

«Cela nous permet de faire plus de choses en parallèle», explique M. Pilon.

L'un de ces projets est un effort de l'équipe de vente pour «se rapprocher du côté professionnel» avec le dévoilement prochain d'une version adaptée du logiciel. L'ajout de Warner Music Group et de Nas au groupe d'actionnaires devrait aider en ce sens.

«Ils vont continuer d'employer des ingénieurs de son, mais s'ils nous utilisent une partie du temps, ils peuvent en faire plus avec moins. Tout le monde subit des pressions financières», souligne Pascal Pilon.

Warner bénéficiera d'ailleurs d'une version «privée» de LANDR à l'usage des employés de ses nombreuses étiquettes de disque.

Selon M. Pilon, l'une des principales utilisations du logiciel à court terme pourrait être la réédition de vieux classiques.

«Je crois qu'il va y avoir un gros intérêt à retravailler le catalogue historique, explique-t-il. Avec notre logiciel, le plan d'affaires devient très intéressant.»