Avec son Espace CDPQ de Place Ville Marie, la Caisse de dépôt et placement veut réorienter les entreprises québécoises vers les marchés internationaux, où elles ne sont pas suffisamment présentes, selon son président et chef de la direction.

La stratégie annoncée mercredi par Michael Sabia n'est pas une version améliorée des Gazelles, le programme créé par le gouvernement de Pauline Marois qui est devenu PerforME sous le gouvernement Couillard, s'est-il défendu.

«Tous les programmes sont complémentaires», a prudemment fait valoir M. Sabia, après un discours prononcé à la tribune du Cercle canadien de Montréal pour souligner le 50e anniversaire de fondation de la Caisse.

En s'associant avec WeWork, le nouveau prodige américain du réseautage qui s'installe pour la première fois au Canada, la Caisse est convaincue de pouvoir changer la destinée des entreprises québécoises les plus prometteuses et de les propulser à l'international. «Nous allons créer un réseau puissant à travers le monde», a soutenu son président.

L'Espace CDPQ regroupera des organismes déjà actifs dans la promotion de l'entrepreneuriat, comme l'École d'entrepreneurship de Beauce, Anges Québec et Business Families Foundation. Il s'installera à Place Ville Marie, sur plus d'un étage, a-t-on indiqué hier, à côté de WeWork, qui loue des locaux pour bureaux afin de les relouer à des entrepreneurs et de les faire bénéficier de son réseau. Des entreprises comme Uber et Shopify ont déjà bénéficié de ce réseau fondé à New York en 2010.

Même si WeWork est orienté vers la technologie et les entreprises en démarrage, l'Espace CDPQ sera multisectoriel. Il s'adressera autant aux entreprises agricoles qu'à celles des technologies de l'information, aux grandes entreprises comme aux petites, a précisé Michael Sabia.

Le réseau international de la Caisse de dépôt sera mis à contribution. «On aidera l'entrepreneur qui veut que son produit soit distribué au Brésil», a-t-il illustré.

50 millions d'investissements

La Caisse a réservé 50 millions à l'appui des projets les plus prometteurs qui verront le jour au sein de ce nouvel écosystème. «Pour commencer», a indiqué Michael Sabia.

L'Espace CDPQ sera prêt en 2016. Il aura sa propre direction et un système de sélection des entreprises. La Caisse estime le coût de sa stratégie à une dizaine de millions, plus de 2 à 3 millions par année pour son fonctionnement.

Le président et chef de la direction de la Caisse pense que ce coup de pouce à l'entrepreneuriat québécois est la meilleure façon de souligner le 50e anniversaire de l'institution. «Il aurait pu y avoir un souper et des discours inspirants, mais je pense qu'il faut faire autre chose pour renforcer l'économie québécoise», a-t-il dit.

Les anciens présidents de la Caisse de dépôt étaient venus entendre M. Sabia, qui a rendu hommage au premier ministre Jean Lesage et à son conseiller Jacques Parizeau pour avoir fait «naître à partir de presque rien une institution financière marquante».