Ces temps-ci, le Québec souffle le chaud et le froid en Italie: il cherche en même temps à attirer les investisseurs italiens, tout en sabrant dans ses propres investissements au pays du Chianti.

Le premier ministre Philippe Couillard, qui dirige depuis mardi une mission de quelques jours à Rome, avec une brèche à Paris, refuse d'y voir une position de deux poids, deux mesures, ou une quelconque contradiction dans l'action gouvernementale en Italie.

Il est d'avis que les coupes budgétaires effectuées étaient nécessaires pour maintenir l'essentiel de la diplomatie québécoise étrangère, en cette période de redressement budgétaire.

Le coeur économique et industriel de l'Italie est la Lombardie, au nord, avec sa capitale, Milan, où le Québec avait pignon sur rue, avant que le gouvernement Couillard mette la clé dans la porte, coupant du même coup le budget de la délégation du Québec à Rome.

Au fil des ans, cette délégation a rétréci comme peau de chagrin: de 23 employés en 1995 (avant d'être fermée momentanément par le gouvernement péquiste) à quatre aujourd'hui.

De plus, présentement l'Italie accueille le monde entier à son exposition universelle qui se tient à Milan, où convergent 145 pays ayant choisi d'y avoir une vitrine. Mais le Québec n'est pas du nombre.

«Le message n'est pas contradictoire. Le Québec fait face à une impasse financière majeure», a soutenu M. Couillard en point de presse.

«C'est parce qu'on n'a pas d'argent. Cette année, on a des moyens financiers limités. Il faut gérer l'argent qu'on a et choisir ses priorités. Je trouvais plus important de maintenir ce qu'on a comme représentation, même si on eu à la diminuer à certains endroits», a-t-il expliqué, après avoir vanté son Plan Nord et sa Stratégie maritime à un parterre de quelques dizaines de gens d'affaires.

M. Couillard s'est adressé à eux en français, tandis qu'une interprète italienne traduisait au fur et à mesure.

Il ne faut pas s'attendre à voir des investissements italiens majeurs pleuvoir sur le Québec à court terme. Le premier ministre est plutôt en mission d'exploration. Il n'y a pas de signature de contrat en vue.

Il a noté qu'il est le premier chef du gouvernement à faire ce genre de mission en Italie depuis 2001. «Il faut reprendre contact avec l'industrie», a-t-il dit.

Mercredi, le premier ministre vivra un moment fort de sa mission, en assistant à l'audience papale hebdomadaire, au Vatican. Lors d'une brève rencontre avec le pape François, il l'invitera à assister au 375e anniversaire de Montréal en 2017.

Jeudi, à Paris, M. Couillard assistera à l'intronisation de l'écrivain Dany Laferrière à l'Académie française, puis s'entretiendra avec le premier ministre Manuel Walls, en soirée.

D'autre part, le chef de l'opposition officielle Pierre Karl Péladeau fera un bref séjour à Paris de mercredi à vendredi en compagnie de sa conjointe Julie Snyder. Ils assisteront à l'intronisation de Dany Laferrière à l'Académie française.

M. Péladeau effectuera par ailleurs quelques rencontres politiques dans la capitale française.