Six mois après avoir quitté la direction générale de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) dans la controverse, André Rainville vient d'être nommé PDG de l'Association des firmes de génie-conseil du Québec (AFGQ).

Au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires, lundi, M. Rainville a assuré qu'il avait toute la crédibilité requise pour prendre la tête de l'AFGQ, le lobby des sociétés d'ingénierie.

« L'industrie a décidé de se prendre en mains et de tirer toutes les leçons des problèmes des dernières années afin de mériter de nouveau la confiance de la population », a-t-il déclaré.

Il y a un an, les membres de l'OIQ ont adopté dans une proportion de 65 % une résolution réclamant la destitution du comité exécutif de l'organisme et de son directeur général, André Rainville. Le comité exécutif a ensuite été remanié en profondeur avec l'arrivée d'un nouveau président, Robert Sauvé, et M. Rainville a finalement quitté ses fonctions en novembre. Les ingénieurs reprochaient notamment aux dirigeants de l'OIQ la hausse importante de la cotisation annuelle rendue nécessaire par l'explosion des dépenses liées aux enquêtes sur les affaires de collusion et de corruption.

L'an dernier, l'AFGQ, qui s'appelait jusqu'à tout récemment l'Association des ingénieurs-conseils du Québec, a songé à se saborder. L'Association avait notamment été ébranlée par des témoignages obtenus par le Bureau de la concurrence selon lesquels des gestes de collusion auraient été initiés dans le cadre de réunions organisées sous sa houlette.

L'Association a toujours nié avoir joué un rôle dans les scandales impliquant ses firmes membres. Mais pour éviter tout nouvel imbroglio, elle vient de se doter d'un code d'éthique. De plus, deux membres indépendants seront bientôt nommés à son conseil d'administration, actuellement composé exclusivement de représentants de firmes de génie.