Le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, dit avoir demandé à Investissement Québec (IQ) d'aider un éventuel partenaire ou acheteur intéressé à Manac afin que la société beauceronne demeure sous contrôle québécois.

Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, mardi à Québec, M. Daoust a salué la décision de Manac [[|ticker sym='T.MA'|]] de dévoiler rapidement ses intentions, ce qui, selon lui, permettra au bras financier du gouvernement Couillard de s'impliquer.

«J'ai demandé au président d'IQ de s'impliquer dans la transaction (...) et s'il y a des intérêts québécois intéressés, de travailler en partenariat, en actions ou en dette, (...), mais on veut absolument que cela reste ici», a-t-il dit.

La veille, l'entreprise qui se décrit comme le plus grand constructeur de semi-remorques au Canada a annoncé qu'elle examinait diverses options stratégiques, qui pourraient notamment comprendre sa vente.

Cette décision survient 18 mois après que Manac eut complété un premier appel public à l'épargne qui lui a permis de récolter un produit brut d'environ 40 millions $, dont environ la moitié a été utilisée pour rembourser sa dette.

La société, qui construit des semi-remorques spécialisées comme des bennes ou des semi-remorques à billots pour le marché nord-américain, a aussi indiqué qu'elle pourrait envisager une fusion ou une autre transaction d'affaires.

Le ministre Daoust a indiqué qu'une implication éventuelle d'Investissement Québec viserait à conserver quelque 800 emplois à Saint-Georges, en Beauce.

«On a annoncé un début de processus et c'est rare qu'on le fasse publiquement, a-t-il dit, au cours d'une mêlée de presse. Ça nous donne un signal d'envoi parce qu'on ne nous avertit pas toujours.»

Questionné par les journalistes, il s'est montré ouvert à l'idée d'injecter des fonds, par exemple entre 20 millions $ et 40 millions $, afin que Manac demeure sous le contrôle d'intérêts québécois.

«Nous avons fait cela avec le (Canadien de Montréal) et ça fonctionné, a analysé M. Daoust. C'est là que j'aimerais être capable de (recommencer).»

Depuis son entrée en Bourse, ses plus grands propriétaires sont le Fonds de solidarité FTQ, la Caisse de dépôt et placement du Québec et Fiera Capital, qui détiennent ensemble 41 pour cent de ses actions, d'après Thomson Reuters.

Le Fonds de solidarité FTQ et la Caisse ont dit être au courant des intentions de Manac, mais n'ont pas voulu commenter davantage. Fiera Capital n'avait pas retourné, en fin d'après-midi, les appels de La Presse Canadienne.

L'an dernier, Manac avait vu ses profits plonger de 26 pour cent pour s'établir à 9,7 millions $ en dépit d'une hausse de son chiffre d'affaires, à 330,7 millions $, grâce à l'ajout des activités de la société britanno-colombienne Peerless.

Son carnet de commandes a quant à lui atteint le niveau record de 173,5 millions $. D'après son rapport annuel, Manac compte 1267 employés répartis à travers quatre usines, soit une à Saint-Georges et trois autres aux États-Unis.

À la Bourse de Toronto, l'action de Manac a clôturé à 9,08 $, en baisse de deux cents, ou 0,22 pour cent.