Aux prises avec une clientèle vieillissante et des revenus qui stagnent, Loto-Québec mise plus que jamais sur le jeu en ligne pour se refaire les poches.

Le monopole des jeux de hasard, dont les revenus et les profits reculent depuis 2008-2009, se donne l'objectif de faire passer les revenus liés à cette gamme de produits de 33,5 millions à 75,4 millions de dollars d'ici le 31 mars 2017, selon son nouveau plan stratégique mis en ligne discrètement sur son site internet le 11 février.

Le plan est toutefois muet sur la façon dont la société d'État entend s'y prendre pour accomplir ce fait d'armes.

Loto-Québec peine en effet à faire sa marque dans le monde virtuel avec sa plateforme Espacejeux.com depuis son lancement en 2010. Sa part de marché auprès des internautes québécois est estimée à 10% seulement quand on exclut le secteur des loteries, un produit que Loto-Québec est pratiquement seule à offrir sur l'internet.

Dans son plan stratégique, on dit seulement: «Des efforts additionnels seront consacrés à la canalisation de l'offre de jeu en ligne», sans donner plus de détails.

Des exploitants privés sollicités 

En commission parlementaire, l'été dernier, le patron de Loto-Québec, Gérard Bibeau, a évoqué la possibilité que la société d'État mandate elle-même des exploitants privés pour gérer le jeu en ligne à certaines conditions.

«Ce serait Loto-Québec qui mandaterait une entreprise privée, à certaines conditions, [pour exploiter] le jeu en ligne, a expliqué M. Bibeau à une députée qui souhaitait des éclaircissements. C'est de même que ça se passe dans un paquet de pays.»

Le groupe de travail sur le jeu en ligne, créé par le gouvernement du Québec en 2010, a d'ailleurs recommandé de privatiser le jeu en ligne au Québec, afin d'enrayer le jeu illégal, qui prive les gouvernements de millions de dollars en revenus.

Amaya, entreprise montréalaise qui détient le site PokerStars, a déjà fait part de sa volonté de régulariser sa situation au Canada comme ailleurs dans le monde.

Des profits en légère hausse en 2014-2015

Sinon, Loto-Québec prévoit renouer avec la croissance des profits cette année, une première depuis l'exercice 2008-2009. Une hausse modeste, de 10 millions seulement. 

Après avoir dégagé un bénéfice net de 1,144 milliard en 2013-2014, la société d'État souhaite maintenant atteindre 1,154 milliard en 2014-2015. Une nouvelle hausse de 10 millions est aussi prévue en 2015-2016.