Des employés montréalais de la Banque Royale seront touchés par la prochaine étape de rationalisation de certaines activités à l'international, dans les Caraïbes surtout, mais aussi jusqu'en Europe, a confirmé l'institution vendredi.

Cette rationalisation touche surtout l'énorme division de « Gestion de patrimoine » de la plus grosse banque canadienne, dont certains éléments situés hors de l'Amérique du Nord ne cadrent plus dans ses priorités d'affaires.

À Montréal, l'impact de cette rationalisation se fera sentir par la suppression de « quelques postes de spécialistes en gestion de portefeuille et de relations client » qui desservaient surtout cette clientèle internationale, a-t-on indiqué à la direction québécoise de la Royale, hier.

On n'était pas en mesure de préciser le nombre ni le moment de ces suppressions de postes, au-delà d'indiquer qu'ils sont tous liés aux activités internationales en gestion de patrimoine.

Selon la presse d'affaires torontoise, quelque 300 postes pourraient être affectés, dans les bureaux à l'étranger mais aussi à Toronto et à Montréal. Mais hier, pour une deuxième journée consécutive, la haute direction de la Royale n'a pas voulu confirmé ce chiffre.

« Nous pourrons en dire davantage au cours des prochaines semaines », a-t-on indiqué à la direction du Québec de la banque.

On tenait à souligner aussi que ces suppressions d'emplois à Montréal s'annoncent d'une portée très limitée par rapport à l'ensemble des activités de la Royale au Québec, qui emploient 8200 personnes dans 200 places d'affaires et succursales.

Depuis l'an dernier

Le processus de rationalisation a débuté l'an dernier avec la fermeture de certains bureaux d'affaires en Amérique latine, dont le Brésil, le Chili et l'Uruguay. Elle s'est étendue ensuite vers les Caraïbes, en commençant par la vente à perte en juin dernier d'une filiale en Jamaïque.

À cette fin, la Banque Royale a dû inscrire pour quelques millions en frais spéciaux de réorganisation et de cessation d'activités dans ses plus récents résultats trimestriels. La Banque Royale publiera ses résultats de fin d'exercice le 2 décembre.

Les analystes semblaient peu surpris par cette autre ronde de rationalisation à l'international. « Nous avons vu la Royale réviser plusieurs activités ces dernières années, ce qui rend cette cessation dans les Caraïbes pas très surprenante, a indiqué John Aiken, analyste des banques canadiennes chez Barclays à Toronto. Aussi grande soit-elle, la Royale ne peut être une banque qui cherche à tout faire pour tout le monde. Et jusqu'à maintenant, les ajustements ont eu lieu par étapes plutôt qu'un gros coup de canon. »

La Royale n'est pas la première banque canadienne à rationaliser ses activités dans les Caraïbes. La Banque CIBC l'a fait au cours des derniers trimestres. Et au début de novembre, la Banque Scotia a annoncé la fermeture de 120 succursales à l'international, en particulier dans les Caraïbes et au Mexique.

En Bourse, les investisseurs ont semblé un peu agacés par cette nouvelle ronde de rationalisation. À la Bourse de Toronto, les actions de la Royale ont terminé en baisse de 0,6 %, à 82,53 $, alors que l'indice de marché S&P/TSX était en légère hausse. Le prix de l'action demeure tout de même tout près du sommet historique de 83,11 $, atteint à la mi-septembre.

- Avec Bloomberg