Montréal est une «locomotive» économique pour les autres régions du Québec, conclut une étude rendue publique, hier, par l'Institut du Québec. Cette locomotive manquerait toutefois d'«élan».

Selon la recherche, l'écart entre le produit intérieur brut (PIB) de la grande région de Montréal et celui des autres régions «non urbaines» du Québec a diminué avec le temps. La «traction» de la grande région de Montréal sur les régions est aujourd'hui deux fois supérieure à celle de la ville de Québec. Elle est aussi trois fois supérieure à celle que Toronto exerce sur les régions de l'Ontario. Seule la ville de Calgary a une traction économique plus grande sur les autres régions de sa province.

L'Institut du Québec est un nouveau centre de recherche présidé par l'ancien ministre Raymond Bachand. L'important rôle économique joué par Montréal lui fait dire que le gouvernement doit faire de Montréal sa priorité.

«Il faut convaincre les gens de Sept-Îles, Rimouski ou Drummondville que s'il y a un investissement qui se fait à Montréal, c'est important parce qu'ils vont être plus riches, eux, demain, dans leur région, a-t-il expliqué hier en point de presse. On sait qu'on est en période de restriction budgétaire, qu'il n'y a pas beaucoup de fonds. C'est pour cela qu'il faut avoir une gestion plus optimale des fonds, qu'il faut prioriser les infrastructures et qu'il faut que Québec ne saupoudre pas», a-t-il ajouté.

Le portrait est cependant plus sombre sur le plan de la croissance économique, où Montréal «sous-performe» à 1,5% en moyenne par année. Un rendement qui se situe derrière Edmonton, Calgary, Vancouver, Québec, Halifax, Toronto et Ottawa-Gatineau.

Environ 26,5% des habitants de 25 ans et plus de la grande région de Montréal ont un diplôme universitaire. C'est moins qu'à Ottawa-Gatineau, Toronto, Calgary, Vancouver et Halifax.

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Faits saillants de l'étude de l'Institut du Québec

> Le PIB par habitant au Québec serait 2780$ plus élevé si Montréal avait connu une croissance économique équivalente à la moyenne canadienne au cours des 25 dernières années.

> 37: nombre de sièges sociaux que la grande région de Montréal a perdus entre 1999 et 2012, soit 30%.

> 40: gain de sièges sociaux à Calgary durant la même période. Une hausse de 40%.