Québec et Ottawa espèrent stimuler les investissements privés en capital-risque jugés trop faibles en mettant sur pied un nouveau fonds qui se traduira par un investissement conjoint dans le cadre d'un partenariat.

Le mandat principal de Teralys Capital Fonds d'innovation sera ainsi d'investir dans les secteurs des sciences de la vie ainsi que des technologies de l'information.

«La prospérité repose surtout entre les mains du secteur privé», a souligné le ministre fédéral des Finances, Joe Oliver, lundi, en conférence de presse, flanqué de son homologue québécois Carlos Leitao.

La première clôture de ce fonds dirigé par Teralys Capital a mobilisé des engagements de 279 millions de dollars, dont 186 millions en provenance d'institutions privées, alors que Québec et Ottawa ont injecté 46,5 millions chacun.

Les deux paliers de gouvernement pourraient par ailleurs allonger chacun jusqu'à 62,5 millions de plus dans le cadre d'un «engagement combiné».

Selon M. Oliver, les investissements en capital-risque au Canada se chiffraient à environ 1,9 milliard, dont 573 millions - ou 30% - ont été effectués au Québec.

«Le Canada est cependant aux prises avec un problème de longue date, a-t-il souligné. Son industrie de capital de risque a dû relever des défis sur plusieurs fronts. Le Canada a besoin d'un marché de capital de risque du secteur privé solide afin d'accroître les investissements dans les entreprises en démarrage.»

Parmi les institutions privées, le Fonds de solidarité FTQ allonge notamment 50 millions. La Banque Nationale, la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que Fondaction CSN figurent parmi les commanditaires initiaux, qui comprennent également deux sociétés privées - Knight Therapeutics et Open Text Corporation.

Ce fonds de capital-risque est le deuxième créé dans le cadre du Plan d'action sur le capital de risque du gouvernement du Canada.

«La formule des fonds (qui investissent dans des) fonds n'est pas unanime, mais c'est efficace et elle donne des bons résultats», a quant à lui dit M. Leitao.

Le ministre québécois des Finances a semblé apprécier cette formule, puisque, selon lui, ce n'est pas à l'État québécois de «tout faire» pour stimuler la croissance économique.

«Il est essentiel que les investisseurs privés s'impliquent dans le financement de nouvelles entreprises et dans le développement de notre économie», a-t-il dit.

Une seconde clôture visant à dénicher d'autres investisseurs est prévue en 2015 puisque la taille visée du fonds de fonds est de 375 millions, ont fait savoir les deux ministres. Ce fonds s'ajoute aux deux autres déjà gérés par Teralys Capital, qui comptent quelque 1,5 milliard sous gestion.

En conférence de presse, MM. Oliver et Leitao ont fait valoir que Teralys avait été sélectionné à la suite d'un «processus de sélection équitable et concurrentiel» mené par le Groupe d'experts sur le capital de risque.

Réseau Capital, qui représente 425 banques, cabinets comptables et juridiques ainsi que des professionnels du capital-risque, a salué la création de ce nouveau fonds, en soulignant qu'il témoignait de la vitalité de cette industrie.

Par voie de communiqué, son président-directeur général, Jack Chadirdjian, a affirmé que cette initiative permettra à «l'écosystème québécois du capital de risque de continuer à prospérer».