Bernard Rambo Gauthier a soutenu lundi que les travailleurs de la Côte-Nord étaient maintenant minoritaires sur les chantiers de la région. Il a contesté du même coup les chiffres avancés par la présidente-directrice générale de la Commission de la construction du Québec (CCQ), Diane Lemieux. Le chef syndical de la Côte-Nord a promis de se battre « jusqu'à sa mort » pour qu'au moins 70 % des travailleurs engagés proviennent de sa région.

Devant la commission Charbonneau, la semaine dernière, Diane Lemieux a avancé que les employés de la construction de la Côte-Nord travaillaient plus de 1100 heures par année, « soit 15 % de plus que la moyenne québécoise, qui est de 966 heures ».

Or, Bernard Gauthier pense que ces chiffres ne représentent pas la réalité « sur le terrain » et que la CCQ ignore le problème. Il soutient que la proportion de travailleurs locaux a dramatiquement diminué depuis deux ans pour s'établir à 46 %. Selon lui, cela crée d'importants problèmes dans l'économie locale.

« Présentement, ce n'est pas drôle ce que nous vivons. Moi, je vis des situations réelles, ce ne sont pas des chiffres ou des statistiques [...]. Les gens pleurent, ils sont découragés », a-t-il déploré lors d'un point de presse à Montréal, lundi.

Le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, demande que le gouvernement du Québec revoie la loi 33 sur le placement syndical pour qu'elle redonne plus de pouvoirs aux associations syndicales. Si rien n'est fait, il pense que le problème s'étendra à l'ensemble du Québec au cours des prochaines années.

« Même si vous me mettez 40 feuilles de statistiques et que vous mettez de la sauce brune avec du riz, ça ne me nourrira pas, des statistiques », a illustré Yves Ouellet.

La CCQ y voit une mauvaise interprétation

La Commission de la construction du Québec croit que la FTQ-Construction interprète tout simplement mal les données. Le porte-parole de la CCQ, Simon-Pierre Pouliot, explique la baisse de la proportion de travailleurs de la Côte-Nord par l'augmentation du nombre d'heures travaillées dans la région. « Ils n'étaient pas assez de travailleurs pour combler la demande à ce moment-là et c'est ce qui explique la baisse en proportion », a-t-il dit. Avec la réduction du nombre de chantiers dans la région en 2014, la CCQ s'attend à ce que la part travaillée par les salariés de la Côte-Nord augmente.