Le groupe québécois de construction Hexagone, qui avait racheté une bonne partie de l'empire de Tony Accurso, sera scindé en deux prochainement, a appris La Presse. Tout porte à croire que ce sont des firmes étrangères qui se partageront les morceaux.

La partie génie civil du Groupe Hexagone s'en irait aux mains de Fayolle Canada, une entreprise implantée au Québec, mais dont le capital est d'origine française. Fayolle a acheté Magil Construction il y a quelques années, cette firme qui construit actuellement la tour de copropriétés Le Roccabella, près du Centre Bell. Selon nos informations, la clôture de la transaction entre Fayolle et Hexagone pourrait survenir rapidement. On parle de la première semaine de septembre. 

Joint au téléphone, le président de Fayolle Canada, Bruno Fayolle, a nié qu'une transaction concernant Hexagone ait été conclue. «Je ne vais pas commenter. Rien n'est fait pour l'instant», a dit M. Fayolle.

Lorsque La Presse lui a fait part des rumeurs voulant que les acheteurs en lice seraient d'origine étrangère, l'entrepreneur d'origine française précise avoir immigré au Québec il y a maintenant trois ans.

Pour ce qui est de l'autre morceau d'Hexagone, celui qui regroupe la division grands travaux, le processus de vente s'étirerait de quelques semaines. L'Espagnol Dragados, qui a participé au consortium du PPP de l'autoroute 30, est toujours en lice. Par grands travaux, on entend, entre autres, la division Géodex et les équipements spécialisés nécessaires aux chantiers d'envergure de type La Romaine. 

La mise en vente d'éléments d'actif d'Hexagone avait été ébruitée publiquement par notre collègue Kathleen Lévesque dans des articles parus fin juillet. Le président du conseil d'administration d'Hexagone, Mario Bertrand, s'y plaignait des retards de paiements du gouvernement provincial et du fait que ce dernier contestait la facturation de certains extras.

«Hexagone, c'est une entreprise fragile comme l'industrie de la construction en général. Nous sommes donc dans un processus afin de revoir les alternatives stratégiques. Ça n'exclut pas une vente d'actifs ou une recapitalisation», avait alors affirmé M. Bertrand. Il avait ensuite confirmé que des firmes étrangères étaient en démarches sérieuses pour acquérir des morceaux de l'empire.

Hexagone est endettée de plusieurs dizaines de millions, notamment envers Tony Accurso. L'homme d'affaires devrait comparaître devant la commission Charbonneau cet automne. 

Jeudi, à 17 h 30, l'ancien entrepreneur et vedette de la commission Charbonneau Lino Zambito affirmait que Hexagone était vendu à des intérêts étrangers sur son compte Twitter. 

L'information a été démentie par Hexagone dans une déclaration envoyée à La Presse plus tard dans la soirée. «Aucune transaction n'a été finalisée en rapport avec la vente d'actifs d'Investissements Hexagone à des compagnies du Québec ou d'ailleurs», a écrit France Bouffard, de la firme de relations publiques Sphère Communication.

- Avec la collaboration de Kathleen Lévesque et Annabelle Blais