Les syndicats des employés des centres d'hébergement privés feront front commun au cours des trois prochaines années afin d'améliorer les conditions de travail des préposés. La CSN et la FTQ se sont mis d'accord sur un protocole de «non-maraudage», c'est-à-dire qu'aucun syndicat ne tentera de recruter des membres affiliés à une autre organisation.

«C'est plutôt rare dans le secteur privé, on peut même parler d'une première», a souligné Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Seulement 20% des travailleurs en centres d'hébergement privés sont syndiqués, a ajouté M. Létourneau. Les syndicats ont donc tout intérêt à « unir leur force » plutôt que se faire une guerre d'allégeance syndicale.

«Ce n'est pas une initiative de la CSN ou de la FTQ, mais de nos membres [...] qui souhaitent agrandir leur rapport de force», a précisé Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux affilié à la CSN.

«Les résidences privées se sont mises à pousser comme des champignons, il y en a 1932 au Québec, a ajouté Daniel Boyer, président de la Fédération des Travailleurs du Québec. Le salaire moyen des travailleurs est 12$ [...] et le travail est de plus en plus exigeant. On déplore qu'ils soient considérés comme du cheap labour.»

«Le roulement de personnel est effarant, 50% du personnel dans la région de Montréal va rouler en un an. Ce n'est pas bon pour les aînés. De meilleures conditions [de travail] signifient une plus grande stabilité et de meilleures conditions pour nos aînés», a souligné Jean-Pierre Ouellet, du syndicat québécois des employés de services affilié à la FTQ.

Les syndicats feront donc des campagnes communes de recrutement et ils feront valoir leurs revendications au moment de négocier plusieurs conventions collectives qui arrivent à terme à l'automne 2015. Les deux groupes syndicaux demandent également au gouvernement de créer une table de travail sur les conditions de travail dans les centres d'hébergement.