Depuis 2011, le Québec a retrouvé le titre peu glorieux de champion des faillites au Canada, devant le voisin ontarien, pourtant plus populeux.

Bien que les aléas de la conjoncture économique jouent un rôle prépondérant dans les statistiques de faillite, la méconnaissance en gestion serait une raison importante de l'insolvabilité, avance l'économiste Joëlle Noreau, du Mouvement Desjardins, dans une étude fort intéressante sur les faillites d'entreprises parue le 29 mai.

Mme Noreau s'est penchée sur deux études qui analysent en profondeur les causes de faillite au Canada. «Dans les deux études, les faiblesses en gestion reviennent comme une constante», écrit-elle. Du côté de la gestion financière, elles établissent comme problèmes majeurs la sous-capitalisation des entreprises, la faiblesse du fonds de roulement et le surendettement.

Le Québec numéro un de l'insolvabilité

Depuis trois ans, le Québec enregistre de nouveau le plus de faillites au pays, devant l'Ontario. Ce fut aussi le cas avant les années 2000. En 2000, le Québec comptait pour 30% des faillites d'entreprises au pays. Le pourcentage a atteint les 50% en 2013.

Tendance à la baisse

Partout au Canada, et le Québec ne fait pas exception, le nombre de faillites diminue de façon continue depuis 14 ans. Au Canada, le nombre est passé de 10 000 à 3100. Au Québec, de 3000 à 1600.

285

Nombre de faillites au Québec dans le domaine de l'hébergement et de la restauration en 2013. C'est le secteur d'activité qui compte le plus de cas d'insolvabilité. Une des raisons serait que la province compte en proportion davantage d'établissements indépendants, potentiellement plus fragiles, que dans le reste du Canada.

220

Le commerce de détail «qui subit une concurrence féroce avec l'arrivée massive des [enseignes] commerciales américaines» suit en deuxième place, avec 220 dépôts de bilan en 2013.

Principaux facteurs causant l'insolvabilité (dans le cas des entreprises constituées en société)

> Faiblesse en gestion

> Insuffisance du chiffre d'affaires

> Endettement excessif

> Ralentissement économique

Source : la Dre Janis Sarra, faculté de droit de l'Université de la Colombie-Britannique, citée par J. Noreau pour Desjardins